Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ex parti au pouvoir, a tenu ce samedi 27 aout 2016 à Ouagadougou, la 58e session de son Bureau politique national (BPN). L’analyse de la situation politique nationale et de celle de la vie du parti et les divers ont constitué le menu de cette rencontre entre les membres du BPN de l’actuel troisième force politique. La session a été présidée par le 1er vice-président du parti, Achille Marie Joseph Tapsoba.
Pour l’occasion, M. Tapsoba a affirmé que le parti est dirigé bel et bien à partir du Burkina Faso et non d’Abidjan comme certains de ses détracteurs tentent de le faire croire. « Le président Blaise Compaoré est le fondateur du parti et il est tout à fait normal que nous gardons ce lien ombilical avec le fondateur qu’il est. Nous continuerons de nous assumer tout en gardant ce lien avec lui », a-t-il dit en ce qui concerne sa récente visite en Abidjan où il a rencontré Blaise Compaoré en compagnie du secrétaire chargé des finances du parti, Zambendé Théodore Sawadogo.
Pour le président par intérim du CDP, il s’était agi de faire le point à l’ex-président de la situation du parti qu’il a fondé et de la tenue du prochain congrès extraordinaire.
« Notre parti reste débout… »
Au cours de sa déclaration liminaire, le président par intérim du CDP a passé en revue les différents points de la situation politique nationale et celle du parti. En ce qui concerne le parti, Achille Tapsoba a dressé aux membres du BPN le bilan de la participation aux élections municipales de mai 2016. Pour lui, malgré les obstacles de diverses natures, le CDP a su tirer son épingle du jeu avec 2125 conseillers municipaux, 18 maires et 1 président de conseil régional (Sahel).
« Malgré les tentatives d’immobilisation de notre parti à travers des mesures draconiennes, aussi bien sur le plan sécuritaire et financier, malgré les tentatives d’embrigadement et de détournement de nos militants et animateurs de terrain, malgré les tentatives d’achats de nos responsables de structures à la base, malgré l’utilisation attentatoire et ostentatoire des moyens financiers exorbitants dans le cadre d’une corruption électorale évidente, notre parti reste débout, méritant et combattif et entend mener d’autres combats pour de nouvelles victoires », a-t-il précisé.
C’est dans cette optique de préparer le parti à relever de nouveaux défis que le CDP organisera en septembre prochain un congrès extraordinaire en vue de procéder à une redynamisation des structures et à une réorganisation globale du parti. Ce qui va permettre, selon M. Tapsoba, au parti d’engager les batailles futures avec plus de sérénité, d’efficacité et d’opérationnalité. « Notre parti a besoin d’une introspection sérieuse et profonde sur sa situation et sa propre vie en vue non seulement de relever les insuffisances, les erreurs mais surtout en les corrigeant et à se doter de principes essentiels pour une réorganisation effective de ce parti », a-t-il expliqué.
Le CDP favorable à un retour des exilés politiques…
Quant à la situation nationale, le 1er vice-président indiquera qu’elle n’est guère reluisante et est plutôt préoccupante. Pour lui, le pouvoir actuel fait montre d’amateurisme, de tâtonnement et d’hésitation dans la gestion du pays. « Le signaux forts restent encore à venir surtout sur le front politique et social. Il reste encore des attentes en matière de dialogue politique pour une réconciliation nationale et en dialogue social pour renforcer le tissu social qui est dangereusement mis à l’épreuve par certaines actions nées même du parti au pouvoir » constate M. Tapsoba pour qui la justice arbitraire et celle aux ordres doivent également prendre fin.
Par ailleurs, Achille Tapsoba a indiqué que son parti œuvra pour sa part à ce que la réconciliation nationale entre les filles et fils du Burkina Faso soit une effectivité afin que « tous ceux qui sont victimes de la justice arbitraire puissent retrouver la liberté et la dignité, et que ceux qui sont embastillés depuis longtemps puissent être remis en liberté et que ceux qui sont exilés pour des raisons politiques puissent rentrer au pays ».
Dimitri Kaboré