Le groupement des petits commerçants du centre du Burkina exige la "publication de l’audit" de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI-BF), réalisé sous la transition, avant les élections consulaires de la Chambre fixées au 13 novembre prochain, a dit leur coordonnateur Soumaïla Zongo, dans une interview à ALERTE INFO.
Pour ce qui est des textes relus sous la transition et paraphés par les nouvelles autorités, ils n’ont pas été inclusifs. Moi personnellement j’ai pris part aux échanges mais beaucoup de groupes de commerçants, n’ont pas été associés aux travaux. Nous déplorons ce fait de ne pas été associés aux derniers mis au point du document qui a été soumis aux techniciens. Nous pensons que ce n’est pas normal que les conclusions du document n’ont pas tenu compte des dernières recommandations des acteurs directs concernés. Et c’est la raison pour laquelle nous estimons que le ministère (Stéphane Sanou) a peut-être torpillé les textes. Même le choix de la date des élections, les acteurs n’ont pas été associés. Autant de raisons qui font partie de nos revendications.
Alors que revendiquez-vous au juste ?
Nous demandons que l’audit de la gestion de l’aire de Alizèta Ouédraogo dit Gando, (ex-présidente de la Chambre sous Blaise Compaoré), fait sous la transition, soit publié. Nous demandons également une augmentation de nos sièges qui sont actuellement de deux. Cela n’est pas représentatif pour nous petits commerçants du centre. Selon le rapport de 2013 qui recommande 41 sièges pour le Centre. Nous ne demandons pas plus que ça. Prenez seulement les marchés de Ouagadougou comme Rood-Wooko (plus grand marché du pays), Sankar-Yaaré, dix Yaar et le marché de Théâtre populaire, et c’est seulement deux personnes qui siègent, pensez-vous honnêtement qu’elles peuvent représenter toute la région du Centre. Nous ne revendiquons que nos droits.
En plus nous avons l’impression qu’en ce qui concerne les votes consulaires, les dés sont déjà jetés. Les organisateurs font semblant en parlant d’élections sinon c’est sûr qu’ils ont préparé quelqu’un qu’ils veulent positionner à la CCI-BF. Donc nous ne sommes pas d’accord pour le retour des anciens qui veulent revenir aux commandes. Nous disons que peut-être même que beaucoup d’entre eux se sont enrichis à travers cette Chambre.
Ensuite nous manquons de façon criarde de marché. Pourtant il faut beaucoup de marchés de haut standing maintenant dans la capitale burkinabè. Nous pensons que c’est à la Chambre de commerce de répondre à ces insuffisances, à défaut porter ces préoccupations au haut sommet de l’Etat.
Vous dénoncez l’attitude du ministre du Commerce Stéphane Sanou après plusieurs voix qui s’élève contre ces élections. Que lui reprochez-vous ?
Nous dénonçons l’attitude du ministre (Sanou) qui au lieu de recevoir les commerçants acteurs directs concernés pour résoudre les pommes de discorde, a préféré rencontrer des responsables de la société civile qui ne savent rien de nos réalités. Et ces leaders de la société civile reviennent vers nous dans le but de vouloir en savoir plus. Après la transition, on n’a dit que plus rien ne sera comme avant. Les petits commerçants ne vont plus accepter qu’on les piétine.
Pourquoi vous contestez la présence du directeur de la CCI-BF (Franck Tapsoba) dans la commission chargée des élections consulaires ?
Lui, il est employé de la CCI-BF, donc il ne devait pas être parmi les membres chargés des élections consulaires de la Chambre. Ce qui témoigne que ceux qui organisent les votes là sont téléguidés. C’est pourquoi on demande sagement qu’il se retire.
Que pensez-vous des noms des prétendus candidats qui circulent ça et là ?
Pour la plupart des noms qui circulent, je remarque que ce sont nos papas. Et c’est bien qu’ils veulent apporter leurs contributions à l’épanouissement de la CCI-BF. Nous ne voyons pas d’inconvénients. Seulement nous demandons la publication de l’audit réalisé sous la transition afin qu’on reparte sur de bonnes bases, neutres.
Sinon, quelque part je m’inquiète souvent vu leur âge avancé (au moins 60 ans). Est-ce qu’ils peuvent proposer un bon programme qui tiendra compte des préoccupations des petits commerçants que nous sommes. Il faut qu’ils comprennent que les temps ont changé et que les jeunes commerçants du Burkina feront de façon permanente la veille citoyenne. Certains candidats disent qu’ils sont dans le Commerce depuis il y a des dizaines d’année, mais qu’ont-ils concrètement fait pour les commerçants où le commerce ? Rien. Nous ne voulons pas que les jeunes soient dans le chaos total.
Que pensez-vous de ceux qui estiment qu’il faut aller aux élections avec ces textes et permettre à l’économie de décoller ?
Nous sommes un pays qui est en train de renaître. Cette renaissance doit se faire avec les aspirations des jeunes. Pourquoi les gens veulent se presser sur des textes à polémique et aller aux élections ? Est-ce qu’avec ça on peut permettre à l’économie de décoller ? Non. Ce que nous demandons ne relève pas de l’ordre de l’impossible.
l’ordre de l’impossible.
BBO