Ouagadougou - Le Burkina Faso et le Haut commissariat des nations unies pour les refugiés (HCR) travaillent à éradiquer, d’ici à dix ans, le phénomène de l’apatridie, a déclaré vendredi à Ouagadougou, la représentante résidente adjointe de l’institution onusienne, Parumas Bamba Mahoua, à l’issue d’une audience avec le Premier ministre burkinabè.
La représentante résidente adjointe du HCR a d’emblée expliqué que l’apatride est une personne qui n’est pas connu par un Etat comme étant son national.
«C’est donc quelqu’un qui n’a pas de document, qui n’a pas d’existence légale. Cela est un problème sérieux qui peut engendrer des conséquences très importantes d’abord pour cette personne», a-t-elle indiqué, a sa sortie d’audience avec le PM Paul Kaba Thiéba.
Selon Parumas Bamba Mahoua « si une personne n’a pas de documents, elle ne peut pas passer le simple permis de conduire, ni passer de concours, encore moins, travailler dans le système formel ».
«L’apatridie est quelque chose de difficile pour les personnes concernées », a-t-elle relevé, avant d’ajouter que cela peut aussi avoir des conséquences sur l’avancement économique d’un pays et également sur la paix.
C’est pourquoi, à l’entendre, le HCR qui a pour responsabilité de travailler sur la réduction des cas d’apatridie, a intérêt à travailler avec les gouvernements pour l’éradication de cette problématique.
Et de renseigner que son institution a commencé à travailler avec le gouvernement burkinabè pour l’éradication de l’apatridie dans les dix ans qui viennent.
Aux dires de Parumas Bamba Mahoua , il y a eu, à ce propos, une caravane qui est passée dans certaines régions du Burkina pour sensibiliser le citoyen lambda sur les dangers de cette problématique.
Le gouvernement burkinabè a déjà ratifié, depuis 2012, la convention sur le statut de l’apatridie qui date de 1954.
Cependant, pour la représente résidente du HCR, il convient d’aller au delà de cela et signer une autre convention, à savoir celle de 1961 qui porte sur la réduction des cas d’apatridie.
Elle a relevé que pour le moment, l’on ne peut pas dénombrer les apatrides au Burkina Faso, mais l’on peut déjà savoir que c’est un problème qui peut atteindre des proportions importantes.
En guise d’illustration, l’hôte du PM Thiéba a cité les conflits inter-frontaliers entre le Burkina Faso et des pays voisins comme le Bénin et le Niger dont la gestion peut occasionner que des citoyens burkinabè se retrouvent à l’autre côté de la frontière sans documents.
La représentante résidente adjointe du HCR dit avoir eu une oreille attentive auprès des autorités burkinabè.
Elle dit être aussi venue remercier le gouvernement, l’Etat et toute la population burkinabè, «pour toute l’assistance et l’hospitalité réservées aux refugiés qui ont résidé sur le sol burkinabè, depuis plusieurs années».
Agence d’information du Burkina
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