Les élections consulaires de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) se tiendront le 13 novembre 2016. Dans un entretien qu’il nous a accordé, le jeudi 18 août 2016 à Ouagadougou, le président du Syndicat des libraires et assimilés (SYNALAB), Saïbou Kouanda dit le Prince, dévoile les attentes de la jeunesse commerçante vis-à-vis du prochain bureau.
Sidwaya (S.): On assiste ces derniers temps à une effervescence des structures au sein du secteur du commerce. Qu’est-ce qui se passe ?
Saïbou Kouanda (S.K.) : Cette effervescence est une bataille pour des intérêts corporatifs. En perspective aux prochaines élections consulaires, chacun veut trouver son compte dans la prochaine chambre consulaire.
S. : Vous êtes membre de la Coalition nationale des acteurs économiques pour un commerce équitable. Comment est-elle née et quel est son objectif ?
S.K. : Nous avons été acteur avec d’autres structures, pendant la Transition de la dissolution de la chambre consulaire. Après une délégation spéciale a été mise en place pour gérer la chambre et mettre en place de nouveaux textes pour l’organisation de nouvelles élections. Depuis ce temps le débat sur la chambre ne fait que s’accentuer. Le gouvernement de la Transition a mis en place les nouveaux textes, signés par le président Michel Kafando et son Premier ministre Yacouba Isaac Zida. Mais ces textes étaient méconnus des acteurs de l’économie jusqu’à l’avènement du gouvernement actuel. Alors, nous avons été appelés pour en prendre connaissance. Nous avons, alors, remarqué que c’était un recul par rapport aux anciens textes. Ainsi, nous avons formé une coalition avec des associations, des fédérations et des syndicats du commerce pour écrire une lettre au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, pour lui signifier que ces textes sont un recul et que nous souhaiterions leur relecture. C’est ainsi qu’ils ont été relus pour donner des nouveaux qui vont nous permettre d’aller aux élections.
S. : Aujourd’hui, ces textes de la CCI-BF sont contestés par des groupes d’acteurs de l’économie nationale, quel est votre avis ?
S.K. : Pendant six mois, nous avons travaillé avec le ministère du Commerce et d’autres structures pour les mettre en place parce que nous sommes engagés à promouvoir un commerce profitable aux commerçants burkinabè, que le monde des affaires soit ouvert à tous. Nous nous sommes engagés pour un accompagnement patriotique du processus. Mais c’est quand on a appelé aux élections avec ces textes qu’il y a eu des soubresauts. Pour notre part, nous pensons que nous devons aller aux élections parce que ceux qui contestent aujourd’hui, la plupart ont accepté le document final à son adoption. Le ministre en charge du commerce a été ouvert avec nous tout au long des travaux et nous ne devons pas être ingrats. Il ne mérite pas le traitement qu’il subit actuellement. Je dirais même qu’il a été poignardé dans le dos. Même s’ils (les protestataires) ont des problèmes avec le ministre, ce n’est pas avec les textes de la Chambre de commerce qu’ils vont s’en prendre à lui.
S. : La composition de la commission électorale semble poser également problème ?
S.K. : Là-dessus, je dois dire que nous n’avons ni été associés à la composition de la commission ni à la rédaction du code électoral. Certains disent que ce sont les techniciens de la CCI-BF qui l’ont fait mais quel que soit le cas, je pense que nous devons aller aux élections et faire confiance aux membres désignés.
S. : Quel est l’enjeu de ces élections consulaires pour les petits commerçants ?
S.K. : Nous attendons un bureau patriotique et responsable. Un changement, une ouverture à la jeunesse commerçante pour le financement de ses projets. Avant, il y avait des financements, mais nous ne savions pas où ça partait, mais maintenant nous allons veiller au grain.
S. : Serez-vous candidat à ces élections ?
S.K. : Non ! Parce que mon poids économique ne me permet pas de diriger la Chambre de commerce. Ce n’est pas une chambre d’amusement, c’est la vitrine de notre économie. J’interpelle tous ceux qui contestent à jouer balle à terre pour que nous allions aux élections.
Interview réalisée par
Joseph HARO