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Dialogue inclusif en RDC : le facilitateur Eden Kodjo joue sa survie
Publié le mercredi 24 aout 2016  |  Aujourd`hui au Faso
Conférence
© aOuaga.com par A.O
Conférence de presse après la marche de l`opposition contre le sénat
Samedi 29 juin 2013. Ouagadougou. Conférence de presse après la marche de protestation contre la mise en place du Sénat et contre la vie chère sur toute l`étendue du territoire national.




Que peut-on retenir de la première journée des travaux préparatoires au dialogue inclusif en République démocratique du Congo? Mille et mille interrogations à hauteur d’un nuage de fumée sociétale. Ce, d’autant que le facilitateur de l’Union africaine, Eden Kodjo, n’est pas parvenu à partager sa foi en un avenir certain avec tous les acteurs de la vie politique. Seuls le parti de la majorité présidentielle et la partie affaissée de l’opposition, portée par l’UNC de Vital Kamerhé ont posé ostentatoirement le pied à la table des négociations. Par contre, le regroupement des forces de l’opposition acquises au changement, emmené par l’UDPS, a brillé par son absence, préférant s’engager dans la voie de la confrontation.
Pour marquer le coup, le rassemblement, retranché derrière une kyrielle de préalables, a maintenu le mot d’ordre de grève générale, en prenant le risque de plonger le pays sous coupe-gorge. A l’arrivée, le mouvement a été suivi diversement, dans un contexte de suspicion généralisée, ceint par la forte présence sécuritaire. Dans la capitale Kinshasa et à Goma, les activités ont tourné au ralenti; à Lumubshi, la capitale minière de l’Est, à Mbuji May, la capitale du diamant, et dans d’autres capitales régionales, la vie économique n’a pas été perturbée.
Comme on le constate, Eden Kodjo est aux prises avec des difficultés qu’il ne parvient pas à éponger. Cela commence à faire date, quand-même. Aujourd’hui, Il va passer une autre nuit, sans sommeil, plus agitée que les précédentes. Travaillé par les immenses revendications de l’opposition et les appétits gloutons du pouvoir. Au réveil, il se rendra certainement compte que sa démarche, on ne peut sclérosée, a accouché d’une espérance artificielle. Pis, qu’il ramperait lui-même dans un tonneau de verres billés.
En principe, Eden Kodjo devrait comprendre. Plus qu’un simple échec, c’est un revers sans perspective heureuse, dans un horizon blafard. Vu qu’il n’est pas parvenu à mettre opposition radicale et pouvoir boulimique face à leurs contradictions. Son passif le plus lourd, qu’il soit désavoué par l’opposition, restée sourde et stratifiée dans ses positions, qui a fini par gagner sur lui des griffes, des marques à tout jamais.
Le diplomate togolais risque de détonner dans la forêt du Congo. Car, désormais, l’opposition va interpénétrer, anachronique et incohérente, chacune de ses initiatives. Pas seulement, elle essayera de répliquer, avec rigueur et excès, pour le mettre au pied du mur. L’objectif étant de renverser la table de négociation et de se payer sa tête. Il faut compter avec cette opposition qui vient, en quelque sorte, d’essuyer un demi échec, avec son appel qui a été suivi de moitié, moins que le précédent mouvement de février dernier.

Il ne serait donc pas exagéré de dire que le facilitateur Eden Kodjo est en mauvaise posture. Sa tâche, aussi redoutable que le rocher de Sisyphe, le met dans une situation inextricable. Aussitôt voudra-t-il changer de cap, en relayant davantage les revendications de l’opposition, que le pouvoir, qui tient la corde, fera grise mine.
En tous les cas, Eden Kodjo est “en mode survie”; il risque de s’en aller plus tôt que prévu. Il ne serait pas le premier et le dernier médiateur, voué aux gémonies, qui a été mis sur la touche. On se souvient que le professeur Albert Tévoédjré, récusé par les forces nouvelles, avait été purement et simplement remercié par l’Onu, puis remplacé par le diplomate suédois, Pierre Schori, en février 2005. Plus récemment, en mars 2016, le ministre ougandais de la défense, Crypsus Walter Kiyonga, agissant comme facilitateur dans la crise burundaise, a été subtilement dessaisi au profit de l’ancien chef d’Etat tanzanien, Benjamin William Mkapa, qui resterait sous la coupe du président Yoweri Museveni, contenté du titre de médiateur en chef.

Il faudra à Eden Kodjo manœuvrer avec délicatesse pour gagner la confiance perdue de l’opposition, sans en perdre celle du parti au pouvoir. Sinon, il risquerait d’avoir les jambes de coton qui forceront son renvoi sur un brancard dans son Togo natal.

Christian N. BADO
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