Officiellement, le docteur Akotionga est à la retraite. Pourtant, la salle d’attente de sa clinique ne désemplit pas. C’est qu’il troque régulièrement son costume de vice-président du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision contre sa blouse de chirurgien. Aujourd’hui, Michel Akotionga rentre tout juste d’une conférence à Vancouver, au Canada, et prépare déjà son discours pour la suivante, à Montpellier, où il est invité comme l’un des plus grands spécialistes de la reconstruction vulvaire. Le plus infatigable à n’en pas douter.
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Le septuagénaire se lève, svelte et sémillant. Blouse immaculée, calot bleu hôpital sur la tête, « bienvenue dans ma clinique », lance-t-il. Nous sommes au cœur d’une cité nouvelle du centre-ville de Ouagadougou, la capitale burkinabée. Aux murs, les céramiques sont encore neuves. « Je l’ai ouverte en 2012, juste après avoir pris ma retraite du centre hospitalier universitaire où j’exerçais depuis 1989 en tant que gynécologue », explique-t-il. Salle de consultation, bloc opératoire, salle de réveil, quatre chambres et un matériel moderne. « Ici, j’ai tout ce qu’il faut pour réparer les femmes mutilées par l’excision. »
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