Des autorités et experts de l'Afrique de l'Ouest ont plaidé samedi lors d'un conclave à Abidjan pour une transformation industrielle des produits dans l'espace de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Le directeur de cabinet du ministre de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur Diamoutené Alassane Zié a exhorté les acteurs et décideurs de chacun des pays de la sous-région à mettre en place et à renforcer une véritable politique d'industrialisation locale.
"Il convient de booster le niveau de transformation de la noix de cajou dans une sous-région qui à elle seule assure 80% de la production mondiale du cacao et 50% de la production mondiale de l'anacarde, alors que le taux de transformation est de moins de 10% pour ces deux produits", a illustré M. Zié.
Pour sa part, le directeur de cabinet du ministre de l'Industrie et des Mines Guillaume Gnamien a estimé que les freins majeurs à l'industrialisation dans ledit espace se déclinent aux questions technologiques, de l'innovation, de la qualité et du management de l'activité industrielle.
"Il faut mettre en place un système d'accompagnement des acteurs et identifier les meilleures techniques pour la transformation", a-t-il indiqué.
"Il est question d'apporter des réponses concrètes sur la manière dont nous pouvons conjuguer nos énergies en vue de l'industrialisation sous-régionale", a déclaré de son côté le commissaire de la CEDEAO chargé de la promotion de l'industrie et du secteur privé, Kalilou Traoré.
A en croire M. Traoré, la CEDEAO a adopté une politique industrielle commune en vue d'accroître le taux de transformation des matières premières.
Il existe par ailleurs d'autres projets tels que le Projet régional d'industrialisation de produits alimentaires qui regroupe plusieurs entreprises de transformation des produits alimentaires de divers pays africains, notamment de Côte d'Ivoire, du Burkina Faso et du Mali.
Pour Mamadou Bamba, expert, la valorisation des produits agricoles locaux est un défi majeur à relever afin d'accroître les revenus des producteurs et des populations rurales des zones de production permettant ainsi de lutter contre la pauvreté en milieu rural.
D'autres experts ont indiqué que la transformation industrielle des produits au niveau local comporte plusieurs autres avantages dont la création d'emplois au profit des jeunes.
En Côte d'Ivoire, la question de l'industrialisation locale préoccupe les autorités ivoiriennes qui ont fait de la transformation de l'agroalimentaire le challenge des horizons 2020.