Une main se lève au milieu de la classe. « Madame, quand on a nos règles, est-ce qu’on a le droit de boire du bolo [bière traditionnelle à base de sorgho] ? », demande incrédule une élève de CM2. « Est-on seulement supposée boire du bolo à ton âge ? rétorque l’institutrice, Djamila Dayamba, mains sur les hanches. Enfin, si tes parents t’en donnent un petit peu », ajoute-t-elle, le regard complice. Les camarades éclatent d’un rire libéré. Aujourd’hui, il n’y a que des filles en classe.
Ce mardi de mai est un jour un peu spécial pour les élèves de l’école primaire Wayalghin D de Ouagadougou, la capitale burkinabée. Les garçons ont été priés de rester chez eux pour que les écolières puissent discuter entre elles de menstruations et d’éducation sexuelle. C’est la première étape d’un projet pilote lancé par le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, en collaboration avec l’Unicef. L’objectif est de fournir aux écoles des outils pour améliorer la gestion de l’hygiène menstruelle (GHM) afin que les filles puissent rester à l’école pendant toute la durée de leurs règles.
Déscolarisation
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