Plus que quelques petits réglages à opérer pour donner la voie libre aux candidats au hadj. Cette année, le Burkina bénéficie d’un quota de 5 500 pèlerins avec une priorité accordée aux 892 «recalés» de 2015. Les vols vers Médine sont prévus du 31 août au 5 septembre prochain. Ce sont là les principales informations fournies à la presse le samedi 20 août 2016 par le Comité national de suivi du pèlerinage à la Mecque.
Etait face aux hommes et femmes de média, un président du Comité de suivi fraîchement rentré d’Arabie Saoudite où il a, avec une délégation, séjourné du 10 au 19 août 2016 pour effectuer les derniers réglages avant le départ des pèlerins burkinabè. Cheick Omar Boni et son équipe étaient donc à l’aise pour faire le point de l’organisation par eux du hadj 2016. Foi du 2e rapporteur du Comité, Boukary Traoré, qui a lu la déclaration liminaire, à ce stade des préparatifs, il y a des signes de satisfaction dans l’ensemble et un respect des différentes étapes du chronogramme. Toutefois, il a tenu à relever le contexte postinsurrection dans lequel se déroule le présent pèlerinage. En effet, par la faute du coup d’Etat manqué de septembre, 892 candidats au hadj 2015 n’avaient pu accomplir leur devoir religieux. En plus, des irrégularités décriées dans l’organisation de ce même hadj ont suscité un audit qui, prévu pour 1 mois, en a finalement duré 5, provoquant un démarrage tardif des activités. Alhamdoudilaye ! les choses sont rentrées dans l’ordre, et les candidats à jour de leurs cotisations pourront embarquer dès le 31 août prochain. 38 agences de voyage s’activent à assurer de bonnes conditions de départ et de séjour en Terre sainte. 5 500 pèlerins, soit le quota accordé au Burkina pourront effectuer le déplacement. Les vols sur Médine s’étaleront jusqu’au 5 septembre 2016, soit (simultanément) 8 vols à Ouaga et 3 à Bobo-Dioulasso, avec une priorité accordée aux 892 pèlerins «recalés» de l’an dernier, qui ne font d’ailleurs pas partie dudit quota. Le séjour à Médine sera réduit à 1 ou 2 jours au lieu de 3. La compagnie saoudienne Nas Air (toujours) se chargera de convoyer les passagers.
« Le pèlerin n’est pas une marchandise »
Depuis février 2016, a indiqué Boukary Traoré, le Comité national de suivi du pèlerinage à la Mecque et les agences de voyage sont toujours sur la brèche pour un pèlerinage réussi. A ce jour, des actions majeures ont déjà été menées, à savoir, entre autres, 3 missions en Arabie Saoudite ; le règlement des sommes dues aux agences par le comité ; la constitution d’une équipe médicale de 12 agents de santé et la signature des contrats de logement par les agences aussi bien à Médine qu’à la Mecque. Concernant le logement, le président du Comité de suivi a assuré les futurs « ladji et hadja » des bonnes conditions d’hébergement qui leur sont réservés. «Nous avons exigé des agences qu’elles installent des conditionneurs d’air ou des ventilateurs dans les endroits où il n’y en aurait pas, car la forte chaleur est insupportable par les vieilles personnes notamment. Elles ne devront pas non plus loger des pèlerins à 6 km du lieu convenu alors qu’elles ont pris l’argent pour les installer à pas plus de 2 km de celui-ci. Nous avons fait ces mises au point, car il y en a qui pensent que le pèlerin est une marchandise», a-t-il fait remarquer.
La visite médicale et la vaccination des partants, la finalisation des listes, la réception des passeports pour les acheminer à l’ambassade d’Arabie Saoudite, sont d’autres préparatifs également activités en cours. Il ne reste plus donc que la délivrance des visas électroniques du côté saoudien, la visite des sites retenus pour le regroupement des candidats, à savoir l’aérogare « pèlerins » à Ouagadougou, le stade municipal et celui du 4-Août.
« Je n’ai jamais volé 5 francs du hadj »
S’attardant sur le retard accusé dans le démarrage des activités, occasionné par l’audit qui a été commandité sur leur gestion, Cheick Boni a fait son mémoire en défense : « Nous sommes un comité de transparence. Dans le rapport de l’audit, il n’y a pas eu de trace de détournement de fonds. Mieux, sur le préjudice financier de 200, 400 voire 600 millions de FCFA avancé au départ, le rapport n’a trouvé qu’un manquant d’un montant de 3 millions de F CFA sur un portefeuille de 11 milliards de FCFA. Cette somme a d’ailleurs été utilisée dans la communication, le transport et les autres mini dépenses inhérentes à la bonne marche de l’organisation. Je n’ai donc pas volé même 5 francs du hadj. Mais je pense que ça été un exercice positif, nous avons seulement regretté que l’audit se soit transformé en une inspection, car nulle part ailleurs dans le rapport il n’a été fait mention de la qualité de l’organisation ». Foi de Cheick Omar Boni, son comité a pourtant fait un travail jamais égalé en matière d’organisation. Une preuve de cela ? Sous son management, le Burkina, qui a été pendant des années logé dans la catégorie C à Mina et à Arafat, a surclassé les catégories C+ et B pour se retrouver dans la prestigieuse classe B+ ; un exploit qui n’aurait été possible, a cependant reconnu le président du Comité, sans le soutien des autorités et de la Fédération des associations islamiques du Burkina.
Alima Séogo Koanda