Les lampions se sont éteints sur les Jeux olympiques (JO) de Rio 2016. Pendant deux semaines, on a eu droit à de beaux spectacles dans des disciplines comme l’athlétisme, la natation, le sprint et le football, pour ne citer que celles-là. Naturellement, comme à toute compétition, il y a eu des heureux et des mécontents. Sont de ces derniers-là, les cinq athlètes burkinabè qui retournent au bercail, les mains vides. C’est la règle du jeu. Chacun récolte ce qu’il a semé. Mais, dans l’ensemble, le continent noir a tout de même tiré son épingle du jeu. Car, il y a des pays qui ont créé la surprise. Il s’agit, pour ne pas les nommer, de la Côte d’Ivoire, du Burundi et du Niger. Championne en Taekwondo, la Côte d’Ivoire a remporté la médaille d’or. Quant au Niger et au Burundi, ils se tirent d’affaire avec respectivement la médaille d’argent en Taekwondo et en 800m. On ne peut donc pas dire que les JO se suivent et se ressemblent pour l’Afrique. Ce d’autant que le continent a fait un bond qualitatif avec 43 médailles dans sa besace. Un score qui tranche avec celui des compétitions précédentes où le continent était presqu’à la traîne. C’est dire que l’Afrique, au regard des performances dont ont fait montre certains de ses représentants à Rio, peut et doit mieux faire. Les JO, ça se prépare. On ne se lève pas à la dernière minute, baluchon en main, pour prétendre remporter une compétition d’envergure qui, rappelons-le, réunit les meilleurs de la planète.
On peut rendre un hommage appuyé au Brésil qui a relevé le défi de l’organisation et de la sécurité
Certes, on sait bien que le manque de moyens financiers est l’une des raisons principales de l’impréparation des athlètes africains, mais il y a aussi que sous nos tropiques, certaines disciplines sportives semblent négligées au profit du sport-roi, c’est-à-dire le football. C’est ceci donc qui pourrait expliquer cela. Il faut que l’on revoie nos politiques en matière de promotion du sport, si tant est que l’on veuille continuer à rivaliser avec les grands. Car, on a la fâcheuse impression qu’en Afrique, les champions naissent et se construisent tout seuls. Ce qui n’est pas le cas dans les autres continents où les jeunes talents, quand ils sont détectés très tôt, sont encadrés et suivis dans leur carrière. C’est ce qui explique que, de compétition en compétition, les meilleurs restent les mêmes dans certaines disciplines sportives. Et les J.O de Rio n’ont pas dérogé à la règle ; en témoigne le cas du Jamaïcain Usain Bolt, qui, pour la troisième fois d’affilée, remporte la médaille d’or en 100m, 200m et en 4X100m. Quelle performance !
Tout bien considéré, on peut se féliciter de l’esprit sportif qui a prévalu durant tout le temps qu’ont duré les J.O et rendre un hommage appuyé au Brésil qui a relevé le défi de l’organisation et de la sécurité. Car, faut-il le dire, ce n’était pas gagné d’avance, dans un contexte où la menace djihadiste, brisant les frontières, s’est vite mondialisée, pour in fine devenir un mal planétaire. Mais à Rio, il y aura eu plus de peur que de mal ; les autorités brésiliennes ayant pris toute la mesure du péril. C’est tout à leur honneur. La balle est maintenant dans le camp du Japon, l’empire du Soleil-Levant, qui abritera les olympiades de 2020. Espérons que l’Afrique qui, de plus en plus, fait parler d’elle aux J.O, méritera un jour la confiance du CIO (Comité international olympique) en se voyant confier l’organisation du plus grand évènement sportif de la planète. Ce n’est pas impossible.
Boundi OUOBA