Suite à la parution de son mémorandum sur la gestion du Parti de la renaissance (PAREN) par Tahirou Barry, Laurent Bado, fondateur et président par intérim dudit parti, s’est expliqué sur la crise au sein de sa formation politique. Il a, par ailleurs, face aux Hommes de médias, « donné l’information vraie » sur l’étalage médiatique qui a été fait de son écrit. C’était au cours d’un point de presse qu’il a animé avec à ses côtés d’anciens cadres du PAREN, le 20 août 2016, à l’espace Gambidi à Ouagadougou.
« Tahirou Barry entendait asseoir un Parti de la renaissance (PAREN) à lui, sur les cendres du PAREN que j’ai créé. Raison pour laquelle depuis qu’il a été désigné comme président du parti, il s’est ingénié à écarter des instances dirigeantes, tous les anciens cadres dirigeants dont beaucoup ont été amenés à offrir leur démission du parti ». C’est en substance ce qui est à l’origine de la crise qui secoue le PAREN, selon Laurent Bado, fondateur dudit parti. Il l’a expliqué aux Hommes de médias le 20 août dernier. Et malgré ses observations, a-t-il poursuivi, Tahirou Barry « s’est cru intelligent en chargeant un certain Carlos (NDLR : Carlos Toé, secrétaire chargé des questions politiques, directeur national de campagne à l’élection présidentielle de novembre 2015) de la basse œuvre de destruction du PAREN ». Ce dernier est allé jusqu’à dire que « le PAREN de Bado Laurent est mort, vive le PAREN de Barry », s’est indigné le fondateur du parti. Selon lui, l’ambition de Tahirou Barry était de chasser tous les anciens cadres du parti, lui y compris. Pour preuve, a-t-il dit, lors de la campagne pour les élections présidentielle et législatives couplées de 2015, la région du Centre où le fondateur du parti était en lice, n’a reçu aucun sou du président du PAREN de cette période, Tahirou Barry. « Mais Dieu est puissant, je suis élu », a relevé Laurent Bado.
« Soit c’est Carlos, soit c’est moi »
Parlant de la gestion du PAREN par Tahirou Barry, Laurent Bado a confié avoir reçu des lettres de militants désabusés, réclamant qu’il mette fin à l’aventure de Tahirou Barry à la tête du parti ; ce qui l’a amené à prendre ses responsabilités car, trop c’est trop. « De fait, et conformément à des règles non écrites (…), le fondateur devait assurer une transition pour ramener la cohésion. Barry s’est rangé à cette ultime solution », a dit Laurent Bado. Et d’ajouter que devant assurer la transition jusqu’au prochain congrès ordinaire du parti, il s’est adressé à d’anciens membres des bureaux politiques passés. Afin de leur faire prendre toute la mesure de la crise, a dit le fondateur du parti, il leur a remis les lettres de militants désabusés par la gestion de Tahirou Barry et un mémorandum sur cette gestion qu’il a élaboré. « Et c’est l’un des nôtres qui a trahi en balançant mon écrit sur internet », a indiqué Laurent Bado, dont le souhait était de résoudre cette crise au sein du parti, sans que l’opinion n’en pipe mot.
Somme toute, les prochaines semaines seront consacrées à la résolution de la crise au sein du parti, a révélé Laurent Bado. Pour ce faire, il se dit prêt à pardonner à Tahirou Barry, à condition que celui-ci reconnaisse les faits à lui reprochés et s’excuse. « Le PAREN ne va pas se faire sans Barry, ça c’est clair », a lancé Laurent Bado. Mais si le fondateur du PAREN se dit prêt à pardonner, Carlos Toé ne fait pas partie de ses grâces. « Soit c’est Carlos, soit c’est moi », a-t-il tranché. Pour lui, ce dernier a commis des fautes trop graves pour être pardonné. A titre illustratif, a dit Laurent Bado, ce dernier, en plus d’avoir dit aux militants que le fondateur du PAREN était un « gueulard », a fait changer les serrures du siège du parti et garde par devers lui les clés ; c’est ce qui explique, selon ses dires, la tenue du point de presse en dehors du siège du PAREN.
Thierry Sami SOU