Bientôt, les premiers pèlerins du Hadj 2016 embarqueront pour l’Arabie Saoudite, afin d’accomplir le 5e pilier de l’islam. Au Burkina Faso, à plusieurs reprises, le hadj a connu des troubles d’ordre organisationnel. Mais, pour cette année, le Comité national de suivi du pèlerinage à la Mecque (CNSPM), lors de son point de presse organisé le 20 août 2016 à Ouagadougou, rassure. Le comité note des « signes de satisfaction » et « le respect du chronogramme » des activités. Il est aussi revenu sur l’audit de sa gestion qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive.
600, 400 ou encore 100 millions de F CFA détournés ; ce sont, selon Cheick Omar Boni, les accusations qui ont été portées contre le Comité national de suivi du pèlerinage à la Mecque (CNSPM), dont il est le président. Des allégations ? Le président du CNSPM en a donné la réponse au cours du point de presse qu’il a animé avec ses collaborateurs, le 20 août dernier. Se basant sur les résultats de l’audit qui a été fait sur le CNSPM, Cheick Omar Boni a fait savoir que son institution a été blanchie. « Il n’y a pas, dans l’audit, la trace d’un détournement », a-t-il relevé. D’abord, s’est-il souvenu, le premier rapport de l’audit a relevé un manquant de 33 millions de F CFA. Toute chose que lui et son équipe ont pu contredire en apportant des éléments de preuve et se sont finalement retrouvés avec un manquant de 3 millions de F CFA. « Sur 11 milliards de F CFA, si on nous juge sur 3 millions de F CFA, je pense que vous devez applaudir », s’est réjoui le président du CNSPM. Outre cet aspect, l’audit a également fait cas d’un préjudice financier dans la gestion du CNSPM. « Le préjudice financier, ce sont des dépenses qu’on a faites mais qu’on ne devrait pas faire, selon eux. Comme acheter un téléphone galaxy pour le président du Comité », a-t-il expliqué avant de marteler que : « Il y a des insuffisances certes, mais nous ne sommes pas des voleurs ». D’ailleurs, pour Cheick Omar Boni, l’audit dont a été l’objet l’institution qu’il préside, avait des allures d’inspection. A ce propos, il dira : « Ce que nous regrettons, c’est que cela (l’audit) se soit transformé en une inspection sur ma gestion financière. Le titre de l’audit fait état d’audit organisationnel et financier du hadj. Mais dans le rapport, il n’y a pas plus de deux points sur l’organisation. Ils n’ont signalé aucun aspect positif. Alors que pour faire une inspection, il faut des préalables ». Mais quid de l’organisation du hadj 2016 ? Là-dessus, le comité d’organisation a noté avec satisfaction l’évolution du processus, même si, selon lui, des difficultés existent. Plusieurs activités ont été menées. Entre autres, la signature d’une convention entre le gouvernement burkinabè et les autorités saoudiennes chargées du hadj, le règlement des sommes dues aux agences de voyage par le comité de suivi au titre du hadj 2015, le règlement des sommes dues au comité par toutes les agences à l’exception d’une, la signature des contrats de logement des pèlerins par les agences de voyage aussi bien à la Mecque qu’à Médine et le paiement des frais de tous les services offerts aux pèlerins en Arabie Saoudite.
« Le pèlerin n’est pas une marchandise »
Des services qui, selon le comité d’organisation, connaîtront beaucoup d’amélioration à ce hadj 2016. Cette année, a révélé le président du CNSPM, nous allons demander que les pèlerins soient traités de façon équitable. Pour le séjour à Mina et à Arafat, a-t-il poursuivi, les pèlerins burkinabè seront en catégorie B+ au lieu de la catégorie C, comme dans les années antérieures. Quant au coût de ses services, le comité a souligné que cela est certes élevé, mais ne pose pas de problème de paiement au niveau des pèlerins. « Ce sont les gens qui pensent que le pèlerin est une marchandise. Non, le pèlerin n’est pas une marchandise et il faut qu’on dépasse cela. Nous n’allons pas accepter, dans les années à venir, qu’une agence aille loger les pèlerins à 6 km du lieu du pèlerinage alors qu’elle a pris de l’argent qui peut lui permettre de les loger à 1 Km. Le comité a été audité et il faut aussi que les agences soient contrôlées », a prévenu le président du CNSPM. Mais, le départ un peu tardif des pèlerins ne leur sera-t-il pas préjudiciable ? « Si le programme de vol est respecté, il n’y aura aucune inquiétude. Chaque pèlerin pourra effectuer son pèlerinage sans problème. C’est le séjour de Médine qui sera réduit. Au lieu de faire 3 jours, d’autres feront un seul jour », a répondu Cheick Omar Boni. Mais, selon le comité, des négociations sont toujours en cours avec la compagnie chargée de transporter les pèlerins, dans l’objectif de voir si elle peut y apporter des améliorations. En attendant, les départs pour Médine sont prévus du 31 août au 5 septembre 2016, avec 8 vols à Ouagadougou et 3 à Bobo-Dioulasso.
Adama SIGUE