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Ouagadougou: 2 mois de prison requis contre «un faux médecin»
Publié le samedi 20 aout 2016  |  FasoZine
Affaire
© aOuaga.com par A.O
Affaire OBOUF : le procès renvoyé au 27 mars
Mardi 24 mars 2015. Ouagadougou. Palais de justice. La première audience du procès de l`affaire OBOUF a été renvoyée au 27 mars prochain à la demande des avocats de l`opérateur économique




Le Conseil régional de l’Ordre des médecins de Ouagadougou, dans le cadre de ses activités d’assainissement de la profession de médecin, a débusqué le sieur Yacouba Ouédraogo qui aurait usurpé le titre de docteur en médecine. Le procureur du Faso a été saisi de l’affaire et une information judiciaire a été ouverte. Il a comparu ce vendredi 19 août 2016 devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou pour usurpation du titre de docteur en médecine sans en remplir les conditions définies par la loi. A l’issue de l’audience, le procureur a requis une peine d’emprisonnement de deux mois contre sieur O. Le verdict sera prononcé le vendredi 19 août 2016 prochain.

Tout est parti de la carte de visite du Sieur Yacouba Ouédrago Ladite carte, qui est arrivée entre les mains de l’Ordre des médecins, le présente comme étant le «Dr Yacouba O. psycho-nutritionniste».

L’Ordre des médecins a donc voulu connaitre l’identité de la personne qui se cachait derrière «ce médecin» méconnu de leur structure faitière. C’est ainsi que le procureur du Faso a été saisi pour diligenter une enquête. Cette requête s’est transformée en auto saisine du parquet. Ce vendredi 19 août 2016 au palais de justice de Ouagadougou, le procès s’est tenu avec la présence du prévenu et de l’Ordre des médecins constitué en partie civile, représentée par le Pr Charlemagne Ouédraogo.

Le prévenu, pour sa défense, a plaidé non coupable et de ce fait n’a pas reconnu les faits à lui reproché. Pour lui, il n’est pas docteur en médecine car il n’a que le diplôme du Brevet d’étude du premier cycle (BEPC). Selon ses dires, sa carte de visite a été confectionnée par une tierce personne et c’est ce dernier qui aurait mentionna le titre de docteur à côté de son nom.

« Même moi quand je remettais la carte de visite à des personnes, je prenais le soin de rayer la mention docteur », se défend t-il. Quant au titre de psycho-nutritionniste, il a dit à la Cour qu’il a juste bénéficié de quelques formations et même cela il ne faisait que conseiller les personnes qui venaient à lui.

L’Ordre des médecins, pour sa part, dit ne rien réclamer au Sieur Yacouba Ouédraogo. « Notre démarche vise seulement à stopper ces pratiques illégales afin de sauver la santé des populations ».

Le ministère public a quant à lui reproché au prévenu, le fait d’avoir accepté de réceptionner le lot de cartes de visite où il était fait mention qu’il était docteur. Aussi, le procureur a admis qu’il était possible d’être docteur en nutrition sans passer par l’école de médecine. Cependant, le prévenu avec son BEPC ne peut pas aussi ce prévaloir du titre.

Par Conséquent, le procureur a estimé que le fait d’usurpation du titre de docteur est constitué et de ce fait il est pénalement punissable selon l’article 300 du Code pénal qui stipule qu’il « est puni d’un emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende de 75.000 à 600.000 francs ou de l’une de ces deux peines seulement, à moins que des peines plus sévères ne soient prévues par un texte spécial, quiconque, sans remplir les conditions exigées pour le porter, fait usage ou se réclame d’un titre attaché à une profession légalement réglementée, d’un diplôme officiel ou d’une qualité dont les conditions d’attribution sont fixées par l’autorité publique ».

A ce titre, il a requis une peine d’emprisonnement de deux mois de prison. Le tribunal a pris acte et indiqué que le prévenu connaitra son sort le vendredi 26 aout prochain.

« Dans tous les cas il a reconnu qu’il a pris ses cartes et il les remettait à des gens et quelques fois il barrait l’insigne docteur à côté mais la carte que nous avons reçu n’avait pas de rature. Il a certainement dit des choses pour se défendre. Au-delà de ce procès, nous voulons attirer l’attention de tous ceux qui viendraient à utiliser ce titre pour tromper quelqu’un de ne pas s’y hasarder parce que l’Ordre des médecins ne ménagera aucun effort pour empêcher que la population ne soit trompée par ces genres de choses », a indiqué le Pr Charlemagne Ouédraogo, président du Conseil régional de l’Ordre des médecins de Ouagadougou à l’issue de l’audience.

Constitué partie civile, l’ordre des médecins n’a pas réclamé un dédommagement car selon le Pr Ouédraogo, leur démarche s’inscrit dans le cadre de leur lutte contre les usurpateurs de titres et ceux qui pratiquent la médecine illégale.

Dimitri Kaboré
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