Débuté à Ouagadougou le 27 septembre dernier, le Forum national sur la laïcité a pris fin le 29 septembre 2012. A l’issue des travaux, plusieurs recommandations ont été formulées par les participants en vue d’une meilleure compréhension de la notion de laïcité au Burkina Faso. La cérémonie de clôture a été présidée par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao.
Administration et laïcité ; pratiques religieuses et laïcité ; citoyens, espaces, services publics et laïcité ; c’est à travers ces axes que les participants au Forum national sur la laïcité, tenu à Ouagadougou du 27 au 29 septembre 2012, ont discuté de la laïcité. Il est ressorti en substance de ces échanges, des préoccupations que sont notamment le respect des spécificités des différentes confessions religieuses, la nécessité de contextualiser la mise en œuvre du principe de la laïcité pour une laïcité positive au Burkina Faso et la définition du concept de laïcité et sa pratique en conformité avec les réalités de notre société. Toute chose qui, selon le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, traduit le vouloir-vivre ensemble de toutes les confessions religieuses du Burkina Faso. Au cours de ce forum, un bureau a été mis en place. Il est présidé par le Dr Bongnessan Arsène Yé, ministre d’Etat, ministre chargé des Relations avec le Parlement et des réformes politiques. Pour clore les travaux en beauté, des prières ont été faites par les différentes communautés religieuses présentes et les chefs coutumiers pour une entente et une paix durable au Burkina Faso. Le groupe Gombo.com a égayé l’assistance avec son décret sur la laïcité. Plusieurs exposés ont été faits à ce forum sur la laïcité par les différentes confessions représentées. A l’issue de ces exposés, les participants ont formulé des recommandations. Entre autres, il a été recommandé l’institution d’un Forum national sur la laïcité comme cadre d’évaluation des pratiques en matière de laïcité dont la périodicité est laissée à l’appréciation de l’administration ; la création d’un cadre formel de concertation interreligieuse, décentralisée, appelé à représenter les régions au forum périodique et la participation au forum des représentants des communautés religieuses et coutumières, de la société civile, de l’administration politique, de la communauté scientifique et universitaire et des personnes ressources. Les chefs coutumiers ont, eux, recommandé l’introduction de l’enseignement de la laïcité dans les écoles professionnelles, la traduction des actes du forum dans les langues nationales et l’application du programme national par les écoles franco-arabes. Une recommandation relative à l’accusation de sorcellerie a été faite par la communauté protestante qui veut que l’on condamne les mesures punitives dont sont victimes les femmes accusées de sorcellerie. Ils ont félicité et exhorté les chefs coutumiers à redoubler d’efforts dans la lutte. La communauté catholique a, quant à elle, fait une recommandation sur le dialogue interreligieux. Elle recommande notamment sa consolidation, l’implication des citoyens burkinabè à ce dialogue à travers des actes citoyens. Pour la communauté musulmane, c’est l’enseignement de la Constitution dans les écoles burkinabè dans les langues locales et dans les autres langues qui a retenu son attention. Présents à ce forum, les partis politiques ont recommandé l’élaboration d’un document référentiel sur la laïcité. La société civile, elle, a enfin recommandé une vision partagée de la laïcité au Burkina Faso. Toutes ces recommandations seront examinées par le gouvernement, a noté le Premier ministre. Il a, par ailleurs, rappelé que l’Etat continuera de jouer son rôle régalien dans la gestion de la cité et la protection de tous les citoyens burkinabè dans leurs diversités de croyances et de pratiques religieuses et ce, conformément aux lois de la République.