Les conseillers élus de la coalition anti-Anatole Bounkoungou ont animé une conférence de presse le 18 août à l’arrondissement 4 de Ouagadougou. Issus de quatre partis politiques, ces derniers se sont entretenus avec la presse sur le blocage de l’élection du maire et ont proposé une sortie de crise pour que les populations puissent voir enfin le bout du tunnel.
C’est un bien curieux mélange auquel on a eu droit, hier à cette énième conférence de presse organisée par les protagonistes de ce feuilleton politique postélections municipales. En effet, des affiches du MPP, de l’UPC, du CDP et de la CMP se côtoyaient dans la salle où s’est tenue cette rencontre. Autant dire que les politiques décidées à l’échelle nationale ne sont pas respectées, car comme l’ont expliqué les conseillers de cette coalition, «ce n’est plus une histoire de partis politiques ».Composée de 11 conseillers, ils étaient 10 à cette rencontre avec les hommes de médias.
On se rappellera qu’ils ont été les premiers à pratiquer la stratégie de la chaise vide en ne répondant pas à plusieurs reprises aux convocations du haut-commissaire pour, disent-ils, «ne pas cautionner la forfaiture». Désormais majoritaire, cette coalition se dit maintenant prête pour composer le bureau du conseil municipal. «Nous ne comprenons pas pourquoi 9 conseillers (ndlr : cette élection avait été annulée par le tribunal administratif) ont pu élire le maire et 11 ne peuvent pas le faire? », s’est demandé Christian Soré du CDP.
Ils suspectent le ministère de l’Administration territoriale d’être partisan dans cette affaire en soutenant le camp adverse, celui d’Anatole Bounkoungou de l’ODT. Selon eux, le ministère aurait dû tenter une conciliation comme il l’a fait à Saponé. Ils accusent également l’ancien maire, Anatole Bounkoungou, de s’être rendu coupable de malversation dans la distribution des 50 millions donnés par l’homme d’affaires Inoussa Kanazoé pour la population de l’arrondissement. «Sur les 500 permis de conduire qui coûtaient 40 millions, seuls 150 permis ont été distribués dans la transparence et seul Anatole Bounkoungou sait où sont passé les 10 millions réservés aux associations des femmes », a martelé le conseiller UPC, Omar Sawadogo.
Pour couper court aux informations qui assuraient que le candidat de cette coalition aurait les faveurs du Larlé Naaba, Omar Sawadogo rétorque : « le Naaba n’a rien à voir sur notre choix. Si Simon Compaoré ne nous a pas fait plier, ce n’est pas le Larlé Naaba qui va nous influencer ». Pour sortir du blocage, cette coalition propose que les 4 partis qui ont des conseillers proposent deux personnes par parti, plus le seul conseiller du CMP. Ce qui ferait un total de 9 conseillers, soit le nombre de membres du bureau municipal. Une solution qui aura le mérite de satisfaire tout le monde.
Hugues Richard Sama