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Participation des athlètes burkinabè aux J.O.: Un zéro pointé qui n’étonne personne
Publié le jeudi 18 aout 2016  |  Le Pays
Jeux
© Autre presse par DR
Jeux olympiques : Rio 2016




Les lampions des Jeux olympiques de Rio, ouverts le 5 août dernier au Brésil, ne se sont pas encore éteints que le Burkina Faso a déjà son bilan sportif. En effet, les cinq athlètes qui défendaient le drapeau du pays des Hommes intègres à ces J.O. 2016, ont tous été éliminés dès le premier tour dans leurs disciplines respectives. Aux 100 m haies, Marthe Koala qui était la dernière à entrer en lice, le 16 août dernier, s’est classée 43e sur 46 concurrents, avec un temps de 13.41s. En natation, Thierry Sawadogo et Angelika Ouédraogo n’ont pu accrocher mieux que la 67e place au classement général. En triple saut, les 15.99 m de Fabrice Zango ne lui ont valu que la 34e place sur 39, pendant qu’en judo, Rachid Sidibé se faisait laminer par l’Ukrainien Iakiv Khammo par 100 points à 0. Au total, un zéro pointé en termes de moisson de médailles. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les athlètes burkinabè, sans forcément avoir démérité, sont tombés sur plus forts qu’eux. Et c’est logiquement qu’ils ont plié bagages pour un retour sans gloire au pays. C’est la loi de la compétition. Mais doit-on leur jeter pour autant la première pierre ? Certainement pas, compte tenu des conditions particulièrement difficiles dans lesquelles ils se battent pour pratiquer leurs sports favoris. En effet, dans un pays comme le Burkina Faso, aux ressources limitées, où les priorités se déclinent en termes de santé des populations, d’éducation, de routes, d’accès à l’eau potable, etc., il n’y a de place pour un sport comme l’athlétisme, qui n’emballe déjà pas véritablement le public sportif, que pour faire de la figuration à l’international. Même le football qui engloutit la part du lion dans le budget alloué aux sports, peine à s’affirmer sur le plan continental. Que dire alors de l’athlétisme ? En vérité, les Burkinabè ne se faisaient pas d’illusions, en allant à Rio. Le public ne s’attendait pas à des médailles et il est presque certain que les athlètes eux-mêmes, qui sont pour beaucoup dans l’amateurisme, ne se voyaient pas rafler des médailles au nez et à la barbe de concurrents autrement mieux préparés et qui font de leurs sports respectifs, leur gagne-pain quotidien.

Les Burkinabè pourront toujours se consoler que leur cher Faso Danfani ait fait fortement sensation

Toutefois, ces éliminations dès le premier tour, viennent cruellement nous rappeler le fossé qui existe entre nous et les autres, ainsi que le chemin à parcourir pour espérer être parmi les meilleurs. Cela passe par une bonne politique sportive, avec tout ce qu’il faut en termes de réalisation d’infrastructures, de détection de talents, d’encadrement des athlètes, de préparation des compétitions, etc. Car, un champion, ça se construit et ça s’entretient. Le Burkina Faso en a-t-il les moyens ? Il peut se les donner. En a-t-il l’ambition ? Rien n’est moins sûr. En fera-t-il une priorité ? Certainement pas à court terme. Alors, quand on n’a pas ce minimum, on ne peut pas rêver de battre des adversaires dont la préoccupation, outre les moyens mis à la disposition des athlètes, est de trouver, pour certains, la formule indétectable de dopage pour améliorer les performances de leurs ambassadeurs. Et ce n’est pas avec le faible coefficient des épreuves d’éducation sportive dans nos écoles, que l’on suscitera de véritables vocations dans le domaine. Revenant aux athlètes burkinabè, quand on n’a pas réalisé, sur le plan sportif, les minima requis pour se qualifier à de tels jeux, l’on ne peut pas prétendre au Graal. Pour toutes ces raisons, le zéro pointé logiquement récolté, n’étonne véritablement personne. Ni les athlètes eux-mêmes, ni les dirigeants, ni les autorités, encore moins le public sportif. Et dans ces conditions, le Burkina Faso risque d’être encore pour longtemps, un adepte de la célèbre formule de Pierre de Coubertin qui disait que « l’essentiel est de participer ». Car, en 44 ans et après 9 participations aux Jeux olympiques, le pays des Hommes intègres n’a jamais récolté la moindre médaille. Même pas une… en plastique. Et il y a fort à parier que lorsque les lampions de ces 31es Jeux olympiques s’éteindront à Rio au soir du 21 août prochain, l’on attendra encore la veille des prochains jeux, prévus pour l’été 2020 à Tokyo au Japon, pour se réveiller.

Toutefois, les Burkinabè pourront toujours se consoler que leur cher Faso Danfani ait fait fortement sensation lors de la cérémonie inaugurale de présentation des délégations à ces jeux de Rio. Dommage que ce ne fût pas un défilé de mode.

Outélé KEITA
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