L’énergie et les mines sont aujourd’hui unanimement reconnues comme étant des secteurs stratégiques, au regard de leur contribution substantielle à l’économie nationale. Par exemple, pour la seule année 2015 ces deux secteurs ont participé à hauteur de 15,88% du budget national. Le secteur minier, à lui seul, contribue chaque année à plus de 155 milliards de FCFA à ce budget ; d’où l’option opérée par le gouvernement de réorienter l’exploitation des ressources minières vers les secteurs sociaux.
Des innovations sont en cours, en vue de faire de l’énergie, des mines et des carrières, des secteurs dont les productions profiteront à toute la population.
L’énergie pour tous comme objectif primordial
Le Burkina Faso connaît souvent des périodes de fortes demandes d’électricité. Selon les données officielles, la demande peut grimper jusqu’à 270 MW pendant ces périodes. Or la fourniture moyenne est de 160 MW, occasionnant un gap de 110 MW. Les périodes de pointe, selon les statistiques de la SONABEL, concernent les moments de grandes chaleurs, notamment ceux allant de la mi-février aux mois de juin et juillet, et les moments de la journée situés entre 13h et 14h, ainsi que la période de la nuit, de 20h à 1h du matin.
Afin de palier définitivement le déficit énergétique et les délestages qui plongent non seulement les populations dans le noir et l’inconfort et met à rude épreuve toute l’économie nationale, le gouvernement a pris la ferme résolution de se tourner vers le mix- énergétique. Cette option sous-entend, dans notre contexte, qu’au lieu de surcharger le réseau classique de la SONABEL, l’on procède :
- à la diversification des sources d’énergie avec l’apport du solaire et de la biomasse ;
- à la mutualisation et la poursuite des interconnexions ;
- à l’utilisation, dorénavant, de l’énergie de façon efficace et rationnelle aussi bien dans les services que dans les ménages, les lieux de culte et de loisirs…
Dans les faits, le Ministère en charge des questions énergétiques a été instruit d’initier un certain nombre de projets, qui sont aujourd’hui à des stades plus ou moins avancés en termes de conception ou de réalisation. A cet effet l’on peut citer, à titre d’exemple, la construction de mini-centrales solaires en milieu rural pour alimenter certaines zones isolées.
Le Ministère, qui entend faire de l’accessibilité de la population a l’électricité une réalité, a d’ailleurs fait adopter, lors du conseil des ministres du 18 Mai 2016 et ce sous-forme de Partenariat-Public-Privé, la construction de cinq centrales solaires d’une puissance de 80 MW à Ouagadougou, Dori, Fada N’Gourma, Bobo-Dioulasso et Dédougou. A cela il faut ajouter le lancement de d’une centrale solaires d’une capacité de 33 MW, le 16 juin 2016 à ZAGTOULI, et une autre d’une puissance de 20 MW le 01 aout 2016 à Zina dans la commune rurale de KONA (région de la Boucle du Mouhoun).
Ces deux centrales, qui seront fonctionnelles en 2017, permettront de résorber un tant soit peu le gap énergétique surtout pendant les périodes de pointe.
C’est donc une nouvelle dynamique qui est en marche, en vue de booster et diversifier la production de l’énergie au profit des populations des zones reculées sur toute l’étendue du territoire national.
Les nouveaux défis du secteur des mines et des carrières
Promouvoir le secteur des mines pour en faire un levier de développement, c’est l’ambition affichée du ministère en charge des mines et des carrières. Avec l’adoption très prochaine des textes d’application du code minier adopté le 26 juin 2015 par le Conseil national de la Transition (CNT), la nouvelle vision est de concilier les attractivités du secteur et le développement durable. Et comme innovation majeure du nouveau code, on note, sur le plan fiscal, le relèvement et la normalisation de l’impôt sur les sociétés minières. Sur les plans environnemental et économique, il est prévu la création de trois fonds spécifiques, à savoir le Fonds de réhabilitation des mines qui oblige désormais les titulaires de permis à investir pour compenser les dommages environnementaux, et le fonds minier de développement local qui vise à accroître la capacité financière des collectivités locales. Ces fonds serviront à financer les plans communaux et régionaux de développement et des réalisations d’infrastructures socio-économiques durables telles les écoles, les centres de soins de santé, les routes, etc.
Une autre innovation du nouveau code minier qu’il met l’accent sur la protection de l’environnement et la sécurisation sociale des populations. D’où la création d’un autre fonds, dont la mission est de sécuriser les sites miniers artisanaux et de lutter contre l’usage des produits chimiques prohibés.
Il s’agit, à travers cette initiative, de réorganiser le secteur de l’orpaillage, quand on sait que chaque année ce sont, en moyenne, 10 à 12 tonnes d’or qui sortent frauduleusement du pays ; toute chose qui crée un manque à gagner considérable pour le budget de l’Etat. A cet effet justement, il a été créé l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS) chargée de réguler le secteur de l’orpaillage, par la sécurisation et l’éradication du travail des enfants, et de réduire la fraude dans la commercialisation de l’or produit artisanalement.
Ces dernières années, le Burkina Faso ne cesse de confirmer son titre de pays minier. Outre la modernisation du cadastre minier, structure étatique chargée de gérer la propriété minière, le pays possède à son actif, treize (13) sites miniers en activité, dont onze (11) dans la production de l’or, une dans l’extraction du zinc et une (01) dans l’exploitation du manganèse, et cinq (05) autres nouvelles mines sont en construction. Tout cela est la preuve que le potentiel minier de notre pays ne cesse d’accroître, ce qui augure de lendemains meilleurs pour le pays.
Ministère de l’Energie, des mines et des carrières