Les premiers responsables du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE) ont animé une conférence de presse le 13 août 2016 à Ouagadougou, pour inviter les Burkinabè à unir leurs forces pour vaincre la pratique de l’excision au Burkina. Etaient présentes à cette conférence, l’épouse du président du Faso, Sika Bella Kaboré, présidente d’honneur du CNLPE, la ministre de la Femme, de
la solidarité nationale et de la famille, Laure Zongo/Hien, présidente du CNLPE, et l’épouse du Premier ministre, Anne Thiéba/Oppong Peprah, invitée d’honneur du CNLPE.
Au Burkina Faso, la pratique de l’excision continue de faire des victimes. En témoigne l’arrestation des deux personnes impliquées dans cette pratique le 10 août dernier au secteur 21 de la ville de Ouagadougou. Suite à cet évènement, la Première dame du Faso,
Sika Bella Kaboré, en sa qualité de présidente d’honneur du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), est montée au créneau, le 13 août 2016, pour, a-t-elle dit, réaffirmer son soutien aux actions contre cette pratique qui
n’honore ni le Burkina, ni la femme burkinabè. C’était au cours d’une conférence de presse qu’elle a co-animée avec la ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille, Laure Zongo/Hien, présidente du CNLPE.
Pour Sika Bella Kaboré, les Burkinabè doivent unir leurs forces pour vaincre ce fléau. Pour cela, estime-telle, il faut que tous optent pour la tolérance zéro. Et même si le nombre de femmes excisées est revu à la baisse, il faut continuer la lutte. C’est d’ailleurs ce qui a justifié la tenue de la conférence de presse. « Tant qu’il y aura un seul cas d’excision de femme ou de fille, nous continuerons la lutte au Burkina », a déclaré Sika Bella Kaboré.
Il faut aussi reconnaître le travail colossal abattu par l’ensemble des acteurs de la lutte contre l’excision au Burkina, qui, d’ailleurs, sont en avance dans cette lutte par rapport aux acteurs de certains pays africains. Selon les statistiques, la pratique de l’excision est en régression au Burkina.
Abandonner cette pratique
En 2010, a confié, Laure Zongo/Hien, présidente du CNLPE, 75,8 % de femmes et de filles de la tranche d’âge de 14 à 49 ans ont été excisées contre 67% en 2015. En outre, 13,3% de filles âgées de 0 à 14 ans ont été mutilées contre 11,3% en 2015. Cette régression est rendue possible, aux dires de la ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille, Laure Zongo/Hien, grâce aux activités de sensibilisation, de renforcement des capacités à l’information et à l’adhésion à la lutte contre ce mal.
Les dénonciations sont passées de 12 en 2014 à 38 en 2015, a-t-elle révélé.
Toute chose qui prouve, selon elle, « que les uns et les autres sont plus engagés, ont vu la nécessité de participer à leur manière à la lutte et à l’abandon de l’excision. C’est en cela que nous voulons continuer la lutte pour atteindre zéro cas d’excision.
C’est l’idéal recherché », a t-elle indiqué.
Et pour atteindre cet idéal, les animatrices de la conférence de presse ont annoncé qu’une loi plus dissuasive que celle en vigueur est en cours d’élaboration. D’ailleurs, une loi est en cours d’élaboration pour pallier ces insuffisances. Et l’appareil judiciaire sera mis à contribution pour atteindre l’objectif zéro excision au « pays des hommes intègres ».
D’ailleurs cette pratique n’a ni fondement religieux, ni fondement coutumier.
Le Cardinal Philipe Ouédraogo et le Mogho Naaba Baongho ont dépêché, chacun, un émissaire pour réaffirmer leur soutien à la lutte.
Mariam Lamizana, première présidente du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), présidente du Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles ayant un effet sur la santé des femmes (CIAF) et ancienne ministre burkinabè de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, était présente à cette conférence de presse.
Pour elle, la lutte est en train de porter fruit. C’est pourquoi on ne doit pas baisser la garde afin de convaincre les plus sceptiques et les plus récalcitrants qui ont du mal à se départir des vielles habitudes, de la nécessité d’abandonner cette pratique.