La salle de conférence du ministère des Ressources animales et Halieutiques a servi de cadre à la tenue d’une conférence de presse, le vendredi 12 août 2016 à Ouagadougou. Il s’est agi pour le ministre Sommanogo Koutou, de faire l’état des lieux sur l’abattage des ânes, la grippe aviaire, et des zones pastorales au Burkina Faso.
L’abattage massif d’ânes ces derniers temps a amené le Ministère des Ressources animales et Halieutiques (MRAH) à monter au créneau. Cela, avec l’adoption en conseil des ministres du 3 août dernier, d’un décret portant réglementation de l’abattage d’âne (asin), de cheval (équin) et de chameau (camelin), et de l’interdiction de l’exportation de leurs produits. Le vendredi 12 août 2016, le premier responsable du département, Sommanogo Koutou, a convié les hommes de médias à une conférence de presse pour donner de plus amples informations sur les activités de son département. Au cours des échanges, le ministre a abordé trois sujets à savoir : la situation des abattages des ânes, celle de la grippe aviaire au Burkina Faso à la date du 31 juillet 2016 et de l’état des zones pastorales. S’agissant du premier sujet, Sommanogo Koutou a indiqué que l’adoption du décret cité plus haut par le gouvernement répond au souci de faire face aux risques d’extermination des ânes et d’anticipation pour les chameaux et les chevaux. «Cette mesure gouvernementale vient freiner l’abattage intensif des ânes et l’exportation de leur peau par des apothicaires chinois», a-t-il déclaré. Selon le ministre des Ressources animales, au cours du premier semestre de l’année 2016, les services vétérinaires ont contrôlé 65 000 peaux d’âne à l’exportation. «A côté de ces exportations autorisées, un circuit parallèle s’est mis en place, celui de la fraude défiant le circuit légal. Les quantités de ce circuit sont deux fois plus importantes. Avec cette ruée vers la peau d’âne, des vols d’ânes ont été enregistrés dans toutes les régions du Burkina Faso et des abattages clandestins signalés», a-t-il déclaré. Et le communicateur de rappeler que son âne fait partie des victimes. C’est pourquoi, il tire la sonnette d’alarme. «Si cette tendance continue, le cheptel asin amené à disparaître sera de 39 000 en fin 2016, soit un tiers du cheptel national et de 1 170 000 têtes en fin 2019. Avec un effectif de femelles très réduit et un taux de renouvellement très faible ce cheptel disparaitrait du pays des Hommes intègres», a expliqué le ministre Sommanogo Koutou.
«Il n’y a aucun risque à consommer du poulet »
En ce qui concerne la situation de la grippe aviaire dont l’épidémie est apparue en 2006, le ministre a rappelé que le gouvernement et des Partenaires techniques et financiers (PTF) dans une synergie d’action, ont permis de circonscrire et contrôler la maladie. Toutefois, a-t-il reconnu, courant février-mars 2015, le virus a réapparu et a décimé une importante quantité de volailles, aux niveaux des élevages traditionnels et modernes dans les régions du Centre et Centre-Ouest. Ce qui a amené les deux parties une fois de plus à apporter une riposte face à la situation. Tout en informant que des activités de veille sont maintenues par son département afin de parer à toute éventualité, Sommanogo Koutou s’est voulu plus explicite. «Il n’y a aucun risque à consommer du poulet au Burkina Faso», a rassuré le ministre.
Pour ce qui est de l’état des zones pastorales au Burkina Faso, le premier responsable du département a informé qu’on en dénombre 26 zones aménagées et 187 zones pastorales et aires de pâture potentielles. Selon lui, elles couvrent une superficie d’environ 2 000 000 hectares et ont entre autres objectifs, de sédentariser à terme l’élevage et d’assurer la sécurisation foncière de l’élevage et des productions animales. Cependant, ces zones font face à de nombreuses difficultés parmi lesquelles, le manque de financement pour leur aménagement et l’occupation anarchique de ces superficies. C’est le cas a-t-il cité, de la zone pastorale de Sidéradougou dans la région des Cascades, dont la superficie est passée de 307 000 à environ 51 000 hectares. Cela n’est pas sans conséquences selon lui, en ce sens que, de nos jours, les populations de ces zones entretiennent des relations plutôt conflictuelles avec celles des villages environnants. Il a tout de même rappelé que des concertations interministérielles se poursuivent pour ramener la sérénité à tous les niveaux. Parmi les préoccupations des journalistes, des questions relatives au décret du 3 août 2016, a le plus retenu l’attention des journalistes. Ainsi, le ministre a clarifié que l’adoption de ce décret a été faite de concert avec les autres départements ministériels notamment, celui du Commerce. De la question des sanctions suite à l’abattage massif d’ânes dans le village de Ballolé à Tanghin-Dassouri, Sommanogo, Koutou a été on ne peut plus clair. «Il n’y a eu de sanction contre l’abattoir. Mais nous avons pris des mesures», a-t-il dit.
Paténéma Oumar OUEDRAOGO
Boukari Bella
(Stagiaire)