Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a lancé, le vendredi 12 août 2016 à Djibo, les travaux de construction du prolongement de la Route nationale n°22 (RN22), longue de 96 kilomètres, reliant les villes de Kongoussi (Centre-nord) à Djibo (Sahel). La réalisation des travaux est prévue pour durer deux ans.
C’est officiellement parti pour la construction de la route Kongoussi-Djibo. Les travaux lancés le vendredi 12 août 2016, devraient prendre fin en août 2018. Le lancement a été effectué en présence du Premier ministre (PM) Paul Kaba Thiéba et de nombreuses autres personnalités.
La population locale est également sortie massivement pour assister au lancement des travaux de bitumage. Les différents intervenants ont salué la concrétisation de la promesse gouvernementale. Ainsi, pour le gouverneur de la Région du Sahel, Peggy Hyacinthe Yoda, il s’agit de la «matérialisation d’un rêve».
De son côté, le maire de la commune de Djibo, Oumarou Dicko estime que «la date de lancement des travaux de la route Djibo-Kongoussi restera gravée dans la mémoire des djibolais». Les uns et les autres ont rappelé le calvaire que vivaient les usagers de cette route, avant d’énumérer les avantages que recèle son bitumage. Aux dires du gouverneur, bientôt la zone bénéficiaire sera un «pôle d’attraction économique».
Le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma a présenté la consistance des travaux de construction et de bitumage de la RN22. Il en ressort que cette route sera revêtue en rase campagne d’un enduit superficiel bicouche sur une largeur de sept mètres pour la chaussée avec deux accotements de 1,5 m chacun.
En agglomération, le revêtement en enduit superficiel sera de 8 m de large bordé de deux accotements de 2 m. Foi du ministre Bougouma, «le projet prévoit également, l’élargissement de la largeur roulable des ouvrages d’assainissement et la mise en œuvre d’activités diverses dont la plantation de 3 500 arbres, la réalisation de 17 forages positifs équipés». Il a aussi cité la réhabilitation de la piste à bétails existante le long de la route Kongoussi-Djibo et le suivi de la qualité de l’eau de surface des lacs Bam et Bourzanga. Eric Bougouma a invité les entreprises attributaires à «mettre en œuvre toute leur compétence et toute leur technicité, pour assurer l’exécution des travaux dans les règles de l’art et dans les délais prescrits».
21 milliards de FCFA financés par deux bailleurs
Les entreprises en sont conscientes. En témoigne les propos du directeur des travaux du groupement des entreprises de réalisation/Société Naré et frères (GER/SONAF), Hugues Donald Zowelengré. Celui-ci a confié qu’à l’heure actuelle, l’on peut dire que tous les moyens nécessaires sont mobilisés pour la réussite du projet. «Nous avons commencé les travaux préparatoires, il y a environ quatre mois », a-t-il déclaré.
Les travaux du bitumage de la RN22 vont coûter environ 21 milliards de francs CFA. Cette somme est essentiellement financée par la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique(BADEA).
Selon le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, les travaux sont repartis en deux sections dont la première concerne le tronçon Kongoussi-Yargo, long de 16 km et la seconde le tronçon Yargo-Djibo, distant de 80 Km. Il a précisé qu’au terme des dépouillements, le Groupement d’entreprises Oumarou Kanazoé a été retenu pour l’exécution des travaux de la section 1 pour un montant de 4 milliards 502 millions 979 mille 633 avec un délai d’exécution de 18 mois. «La section 2 quant à elle, a été attribuée au groupement d’entreprises GER/SONAF pour un montant de 16 479 733 600 FCFA, avec un délai d’exécution de 24 mois», a poursuivi le ministre Bougouma. Et de renseigner que la BADEA finance à 88,80% la section 1, tandis que la BAD finance la section 2 à hauteur de 100%.
Eric Bougouma a rappelé l’utilité de la route dont les travaux viennent d’être lancés et qui relie la région du Centre-nord à celle du Sahel du Burkina Faso. «Une fois construite, cette route permettra en général, une exploitation optimale des potentialités de ces deux régions, un meilleur développement de la zone d’influence et l’amélioration des conditions de vie des populations », a-t-il souligné.
Le ministre des Infrastructures a annoncé le bitumage d’autres routes dans la zone. Il a cité les axes reliant Djibo à Ouahigouya et Djibo à Dori qui seront bientôt bitumés.
Alban KINI
alban_kini@yahoo.fr
Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba se prononce sur l’importance des travaux lancés
«C’est avec beaucoup de joie, de fierté et de bonheur que nous avons lancé les travaux de cette route que les populations attendaient avec impatience. La dernière fois que sommes venus ici, en mois de mai, nous avions annoncé que nous allions lancer les travaux. Quiconque emprunte cette voie Djibo-Kongoussi ou l’inverse, va se retrouver avec des courbatures. J’ai déjà pratiqué la voie. Raison pour laquelle je suis vraiment heureux de venir lancer les travaux de cette importante voie qui va soulager les populations de Djibo et de Kongoussi, ainsi que tous les Burkinabè qui veulent aller et venir dans cette zone. Cette réalisation correspond à la volonté du gouvernement qui consiste à désenclaver le pays. La région du Sahel regorge d’énormes potentialités, en ce sens que des gens viennent y acheter du bétail, par exemple. Il fallait que l’état de la route permette de multiplier les transactions avec le reste du pays, mais également avec les pays voisins. La route va donc contribuer au développement économique de cette région et faciliter le déplacement des populations civiles. A côté de ce projet, il y a d’autres projets. Il s’agit d’un projet intégré. En plus des 96 km qui seront bitumés, il y a également 54 km de pistes rurales. En effet, à partir des villages, il est prévu la réalisation de pistes rurales qui vont rejoindre la route principale. A cela va s’ajouter la voirie urbaine. C’est-à-dire qu’à l’intérieur des villes de Djibo et de Kongoussi, il est prévu des pavés pour embellir ces villes et améliorer la qualité de vie des populations. Il y aura aussi des forages le long du trajet ce qui va permettre aux populations de s’abreuver le long du chemin. Il est prévu également la réalisation de piste à bétails(…) Nous remercions les populations de la localité pour leur patience et nous leur promettons que le meilleur reste à venir».
Propos recueillis par A.K