La brigade de recherches de la gendarmerie de Ouagadougou a présenté trois délinquants spécialisés dans le piratage des réseaux de téléphonies mobiles, le vendredi 12 août 2016.
Les opérateurs de téléphonies mobiles peuvent pousser un ouf de soulagement. La brigade de recherches de la gendarmerie de Ouagadougou a mis le grappin sur trois pirates de leur réseau. Ils ont été présentés à la presse, le 12 août 2016. Selon les responsables de la brigade, le 14 juin 2016, le procureur du Faso, près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou a reçu une plainte formulée par le directeur général de Telecel-Burkina et relative à des fraudes détectées sur son réseau et les autres réseaux de téléphonie mobiles (Telmob et Airtel Burkina). Une enquête ouverte a permis d’interpeller, le 4 août 2016, T.A (comptable, gestionnaire financier de profession). Conduit à la sous-unité de gendarmerie, il a déclaré avoir été approché par un informaticien togolais du nom de Adoté Apélété Akué pour un contrat de prestation de service. Ce contrat avait pour but, le suivi du matériel informatique et télécom, de la distribution de matériel informatique et télécom, la fourniture et livraison de produits Airtel, Telmob, Telecel et le renouvellement des factures et courses administratives. Les investigations ont permis de saisir à son bureau, sis au secteur n°19 dans l’arrondissement n°4 de Ouagadougou, une imprimante, un ordinateur, deux modems, un onduleur, un régulateur de tension, un poste de téléphone. Interrogé sur sa mission principale dans cette fraude, il a déclaré qu’il est chargé de veiller à ce que les équipements soient toujours allumés. Il est aussi chargé de l’achat de cartes de recharge des différentes téléphonies mobiles qu’il gratte avant d’envoyer les codes par mail dans sa boîte électronique pour la suite de l’opération de fraude.
Lors du point de presse, un autre pirate a été présenté aux journalistes. Selon l’adjudant-chef major, Abdoulaye Sawadogo, de nationalité ivoirienne, Armel Gislain Yavo a été mis aux arrêts, le 9 août 2016. Une perquisition effectuée à son domicile a permis de saisir un important lot de cartes de recharge Airtel d’une valeur d’un million de Francs CFA, deux simbox, un modem, un ordinateur...Le présumé coupable a déclaré être venu au Burkina en compagnie de son frère Paul David Yao. «Dans le quartier zone 1 de Ouagadougou, ils ont loué une villa et ont réussi à y faire des installations électroniques avec connexion internet avant que son frère ne retourne en Côte d’ivoire pour s’occuper des installations qui s’y trouvent», a indiqué M. Sawadogo. Il a ajouté : «sa mission était de rester sur place pour l’entretien des équipements, l’achat des cartes de recharge, le paiement des factures d’eau, d’électricité, et de loyer». Le même jour, a dit M. Sawadogo, Aubin et Amed Ouédraogo, d’autres présumés fraudeurs de services de téléphonie mobile installés au quartier Karpala ont également été interpellés. Plusieurs équipements dont un ordinateur de six simbox, des chargeurs de batteries (accumulateurs d’énergie), des batteries, un poste de téléphone fixe et un lot de câble, ont été saisis. Les animateurs de la conférence ont fait savoir que le trafic est capté via internet au Burkina Faso et redirigé vers un boîtier contenant des cartes sim Airtel, Telmob et Télécel. Ce boîtier appelé SIM box se comporte comme plusieurs téléphones qui émettent des appels nationaux. Le trafic international ainsi capté est rediffusé sous forme de trafic local au niveau des trois réseaux de téléphonie. Ainsi, le destinataire de l’appel international reçoit un appel avec un numéro d’appelant local, perdant ainsi le numéro d’origine de l’appelant étranger, a-t-il affirmé. Pour éviter que ce type de fraude ne prospère, l’adjudant-chef major Sawadogo a invité les services de téléphonie mobile à collaborer avec les forces de sécurité.
SIDGOMDE