Un projet de distribution de plusieurs milliers de charrues à des agriculteurs est bloqué par manque d'ânes, l'espèce étant victime d'un abattage massif constaté ces derniers mois en raison de sa peau très prisée en Asie.
"On a eu un projet de distribution de 10.000 charrues à traction asine. Mais il n'y a pas d'ânes. Le projet est en souffrance", a déploré vendredi le ministre burkinabè des Ressources animales, Somanogo Koutou, lors d'un point de presse.
Au Burkina Faso, au moins 45.000 ânes, sur une population de 1,3 million de têtes, ont été abattus en moins de six mois depuis fin 2015, selon M. Koutou. Le gouvernement a donc adopté début août un décret "réglementant l'abattage et interdisant l'exportation des ânes, des chameaux, des chevaux et de leurs produits".
M. Koutou a noté qu'au Burkina Faso, l'âne est un animal qui a prouvé qu'il peut pallier l'insuffisance, voire l'absence de mécanisation des activités agricoles.
Selon le ministre, les exportations de peau d'âne, timides début 2015, sont devenues exponentielles au quatrième trimestre avec l'arrivée des apothicaires chinois, passant de 1.000 peaux au premier trimestre à 18.000 peaux au quatrième, soit une exportation annuelle contrôlée de 33.000 peaux.
Au cours du premier semestre 2016, a-t-il rappelé, les services vétérinaires ont contrôlé 65.000 peaux d'âne à l'exportation.