Ouagadougou- La Cour de cassation du Burkina a rejeté vendredi la demande de liberté provisoire de Djibrill Bassolé, l’ex-chef de la diplomatie du président déchu Blaise Compaoré, incarcéré depuis septembre 2015 pour son implication présumée dans le putsch manqué contre le gouvernement de transition.
Les conseils de M. Bassolé avaient saisi cette Cour pour contester un arrêt de la chambre de contrôle du tribunal militaire (équivalent dans les juridictions civiles de la chambre d’accusation, ndlr) refusant la liberté provisoire à leur client.
"La loi dit que le juge doit motiver pourquoi il refuse la remise en liberté provisoire d’un prévenu. Dans notre cas, on s’est contenté d’allégations et nous, nous disons qu’il y a absence de motifs et donc violation de la loi", a déclaré à l’AFP Me Dieudonné Bonkoungou, un des avocats de M. Bassolé.
La Cour de cassation présidée par Thérèse Sanou a déclaré dans sa décision le pourvoi "recevable dans la forme" mais "mal fondé".
Ancien chef de la diplomatie du président Blaise Compaoré, M. Bassolé a été interpellé le 29 septembre 2015 pour son implication présumée dans le putsch manqué perpétré le 17 septembre contre le gouvernement de transition mis en place après la chute de M. Compaoré.
Il est visé par sept chefs d’accusation dont "trahison, associations de malfaiteurs, complicité de meurtres, complicité de coups et blessures volontaires" ou encore "incitation à la rébellion".
La justice burkinabè avait inculpé M. Bassolé sur la base de l’enregistrement d’une conversation téléphonique supposée entre lui et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, dans laquelle les deux interlocuteurs parlaient du putsch en cours.
Djibrill Bassolé et Guillaume Soro ont tous les deux nié avoir eu cette conversation, dénonçant une "manipulation".
Le tribunal militaire qui instruit le dossier a renoncé début juin à son mandat d’arrêt lancé en janvier contre M. Soro, demandant à Abidjan de le poursuivre.
Le 16 septembre 2015, des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de M. Compaoré, avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute de M. Compaoré. Le putsch a échoué grâce à une mobilisation populaire soutenue par une partie de l’armée.
Au moins une douzaine de personnes sur 71 incarcérées bénéficient d’une liberté provisoire dans ce dossier.
roh/eak/de