Inquiet face aux premiers drames entrainés par les fortes précipitations, le Réseau national de plaidoyer sur les risques d’inondations adresse, dans le message qui suit, des recommandations à la population et aux autorités.
«Le début de cette saison pluvieuse 2016-2017a été marqué par une série de vents violents et se poursuit par des cas d’inondations enregistrés dans plusieurs localités sur le territoire national.
En effet, à ce jour, nous enregistrons selon des données du Gouvernement, 47 000 personnes victimes d’inondations.
Quatre (06) régions dont le Nord, le Centre Nord, le Centre Est et le Centre Ouest, le Centre et le Sahel sont touchées par les inondations. Cela contribue à fragiliser davantage les conditions de vie et les moyens d’existence des populations.
Ces inondations ont malheureusement fait de nombreuses victimes dont on dénombre 15 morts sur toute l’étendue du territoire.
Cette situation vient nous rappeler la tristement célèbre date du 1er septembre 2009 et sonne pour tous comme un appel à la vigilance. C’est en cela que nous saluons le mérite du message du Gouvernement, appelant l’ensemble des citoyens à plus de vigilance et de responsabilité.
C’est pourquoi, nous, membres du Réseau National de Plaidoyer sur la Réduction des Risques de Catastrophe, par la présente déclaration,
Saluant les efforts consentis par le Gouvernement burkinabè en matière de Réduction des Risques de Catastrophes.
Conscients que la réduction des risques d’inondation passe par une réponse appropriée aux facteurs de vulnérabilité que sont : la méconnaissance des risques, la faible préparation de la population à faire face aux risques, le manque et/ou l’insuffisance des ouvrages d’assainissement pour drainer les eaux de pluie, le mauvais entretien des caniveaux existants, la précarité des constructions, l’installation dans les zones à risque d’inondation, la mauvaise coordination des secours, etc.
Considérant que, selon les prévisions saisonnières et caractéristiques agro-climatiques de la saison de pluies 2016 présentés par la Direction Générale de la Météorologie, le Burkina Faso pourrait connaître une pluviométrie normale avec une tendance excédentaire sur l’ensemble du territoire pour les périodes de juillet-août-septembre ;et que ces prévisions indiquent les risques d’une forte concentration de l’activité pluvieuse en quelques décades, ce qui porte les germes ou prémices de graves inondations préjudiciables à la sécurité humaine et aux activités agro-pastorales.
Pour ce faire, nous exhortons les populations :
A adopter des comportements citoyens à travers le maintien d’un cadre de vie sain en bannissant par exemple les mauvais comportements consistant à déverser les déchets dans les caniveaux, et à construire sur les caniveaux et dans des zones inondables, etc.;
A rester vigilantes et à se préparer constamment à d’éventuels risques, conformément aux mesures de précaution proposées par le Gouvernement.
A suivre et respecter les consignes de sécurité que le gouvernement viendrait à donner afin de réduire considérablement les éventuels dommages qui pourraient survenir des inondations
Recommandons au Gouvernement de :
Renforcer les dispositifs de secours existants sur le plan matériel, financier et technique ;
Engager des travaux de curage et drainage des eaux de pluies dans certains centres urbains et mettre en place un mécanisme permanent chargé de cette opération chaque année avant l’installation de la saison pluvieuse ;
Développer la culture de la sécurité et de la prévention à travers des actions de sensibilisation de proximité à l’endroit des populations en général et celles vivant dans les zones à risque d’inondation en particulier ;
Identifier et préparer des sites de recasement des populations en cas de sinistre ou d’évacuation préventive;
Rendre disponibles aux citoyens et aux communautés à la base les informations sur les prévisions agro-météorologiques et climatiques adaptées, en langage simple et compréhensible par toute la population ;
Mettre en place une cellule technique de veille et de concertation sur les risques d’inondations sur l’ensemble du territoire national conformément aux dispositions de la loi 012/2014 et au regard de la récurrence de ce type de catastrophe.
Réaffirmons enfin la nécessité pour l’Etat de gérer de façon participative les risques de catastrophes, comme préconisé par le Cadre d’Action de Sendai (CAS) 2015 – 2030, afin de soutenir un développement durable et pour tous ! »