L’ONG Women environmental programme Burkina et son partenaire la Table ronde africaine sur la consommation et la production propre organisent, du 9 au 11 août 2016 à Ouagadougou, un atelier de formation à la symbiose industrielle au profit de micro, petites et moyennes entreprises.
Définie comme une technique par laquelle les entreprises établissent des synergies entre elles en vue d’un échange de déchets, la symbiose industrielle a fait ses preuves en Amérique, en Europe et en Asie dans la préservation du cadre de vie, selon l’ONG Women environnemental programme Burkina. C’est pourquoi, en collaboration avec la Table ronde africaine sur la consommation et la production propre, elle organise un atelier de formation au profit d’une trentaine de micro, petites et moyennes entreprises sur la technique, du 9 au 11 août 2016, à Ouagadougou. Cette formation se déroule dans le cadre du projet Swich Africa Green (SAG) multi pays financé par l’Union européenne. Piloté par le Programme des Nations-unies pour l’environnement (PNUE), il est intitulé en français : « Amélioration de la productivité des ressources et la performance environnementale des micros, petites et moyennes entreprises au Burkina Faso à travers la symbiose industrielle ». Aussi, après la journée du 9 août consacrée au dialogue entre les autorités sectorielles et les chefs d’entreprises pour soutenir la volonté politique d’aller vers une économie verte, les deux derniers jours sont dédiés à la formation des représentants des entreprises. Ces derniers apprendront à utiliser de manière efficiente les ressources que les entreprises engagent dans leur production telles que l’eau, l’électricité, le matériel, l’expertise, la logistique… Ils seront aussi formés à réduire au mieux les déchets industriels que leurs sociétés génèrent, à les valoriser et à créer des synergies avec d’autres entreprises pour convertir les déchets en ressources nouvelles et générer plus de profits. Selon la présidente de Women environnemental programme Burkina, Zénabou Segda, les entreprises gaspillent beaucoup de temps, d’énergie et de travail à perdre des ressources. Et cette perte, à l’en croire, se transforme en déchets. « A travers donc cette formation, nous voulons apprendre aux entreprises à bien utiliser leurs ressources et à faire plus de profits grâce à leurs déchets qui seront utilisés par d’autres comme ressources nouvelles », a-t-elle expliqué.
Créer un climat des affaires propice à l’économie verte
Au titre d’autres avantages de ce système , Mme Segda a cité la réduction considérable des déchets rejetés dans la nature par les entreprises et les autres membres de la communauté. Ce, afin de créer un cadre de vie plus sain et promouvoir l’économie verte. Pour y parvenir, madame Segda a sollicité des autorités burkinabé une réforme qui aboutira à la mise en place d’un climat des affaires plus porté sur la préservation de l’écosystème. Cet appel a reçu un écho favorable de la part du conseiller technique du ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Daouda Zallé, représentant son ministre. Pour lui, la formation est une bonne initiative car elle est en lien avec une priorité nationale qu’est la promotion de l’économie verte. Il a relevé que l’article 29 de la Constitution stipule que la « protection, la défense et la promotion de l’environnement sont un devoir pour tous ». De ce fait, il a relevé que le chef d’entreprise doit réagir par sa force de propositions crédibles et réalistes et s’engager dans la dynamique de la responsabilité sociétales des entreprises. Il s’est donc réjoui de la tenue de cette formation qui leur donnera, a-t-il laissé entendre, les outils nécessaires pour assumer leur devoir. Quant à son département, il a souligné qu’il jouera pleinement son rôle. Pour le reste de l’année 2016, il a certifié que plusieurs actions sont prévues. Il s’agit, entre autres, de la tenue d’une académie nationale sur l’économie verte, de l’adoption d’une stratégie nationale d’économie verte assortie d’un plan d’actions. Cette stratégie nationale sera le référentiel politique de premier plan qui assurera la transition du Burkina Faso vers l’économie verte, foi du conseiller Zallé.
Eliane SOME
Chadia W.D ZONGO