Le conseil national de lutte contre la pratique de l’excision a rencontré la presse, le mercredi 10 août 2016 à Ouagadougou, pour faire le point sur un cas d’excision au secteur n° 21 de Ouagadougou.
Malgré les campagnes de sensibilisation, la pratique de l’excision a la peau dure au Burkina Faso. En témoigne le récent cas dans le quartier Wayalgin de Ouagadougou , où trois fillettes ont été excisées. C’est ce que le Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE) a dit à la presse, le mercredi 10 août 2016, dans la capitale burkinabè. Selon le commandant de gendarmerie de la brigade ville de Nongr Massom, Adama Benon, ils ont été interpellés par une personne anonyme. Ce qui leur a permis de mettre la main sur la mère d’une des fillettes. « Nous avons poussé nos investigations et cela nous a permis de comprendre qu’il y a deux autres filles qui ont été excisées par la complicité de deux personnes dont l’iman du quartier Wayalgin qui est en cavale », a laissé attendre le commandant. Selon la secrétaire permanente du CNLPE, Rachel Badolo des dispositions ont été prises pour que les victimes bénéficient des soins appropriées. « Nous sommes animés à la fois d’un sentiment de tristesse et de joie », à en croire Mm Badolo. Par la tristesse, a-t-elle expliqué, parce que ce cas d’excision leur rappelle que l’objectif de zéro excision au Burkina n’est pas encore atteint. Donc, son équipe doit redoubler d’ardeur dans la lutte. « Nous sommes animée par un sentiment de joie parce que le cas a été découvert et mieux sur la base d’une dénonciation anonyme », a-t-elle justifié. La secrétaire permanente a interpellé les parents et la population à plus de vigilance. Car, les vacances scolaires qui coïncident avec la période hivernale sont marquées par de fréquents cas d’excision. Rachel Badolo a confié que ce cas d’excision est le 13e du genre de l’année 2016, portant à 30 le nombre de victimes. Par contre, en 2015, l’on a enregistré sur l’ensemble du territoire national, 38 cas d’excision avec plus de 72 victimes dont 5 décès. Pour Alima Ouédraogo, âgée d’environ 30 ans et mère de la fillette excisée, la raison qui l’a poussée a commettre cet acte est due au fait que, selon elle, toutes les jeunes filles doivent être excisées. A la question de savoir, si elle connaît les inconvénients de l’excision, elle a répondu par la négative. Au moment où nous étions en conférence de presse dans les locaux de la gendarmerie de Nongr Massom, un mini car avec à son bord sept fillettes et leur accompagnante en partance pour Zorgho pour être excisée a été intercepté au poste de péage à la sortie Est de Ouagadougou.
SIDGOMDE