L’Organisation nationale des commerçants du Burkina (ONACOM-B) a animé, le mardi 9 août 2016 à Ouagadougou, une conférence de presse. Avec les journalistes, les responsables de la structure ont échangé sur les nouveaux textes réglementant le commerce au Burkina Faso et les prochaines élections consulaires de la Chambre du commerce et d’industrie du Burkina (CCI-BF).
Depuis 15 ans, l’Organisation nationale des commerçants du Burkina (ONACOM-B) lutte pour la réglementation du commerce, notamment en ce qui concerne la séparation entre les grossistes, les demi-grossistes et les détaillants. Aujourd’hui, la lutte est en passe de porter des fruits puisqu’une loi a été votée par l’Assemblée nationale dans ce sens. Et l’ONACOM-B, qui a participé à un atelier de validation des avant-projets de loi sur le commerce, a donné son appréciation sur ces nouveaux textes lors d’une rencontre d’échange avec les journalistes, le mardi 9 août 2016. « Aujourd’hui, nous pouvons dire merci à nos autorités actuelles pour ces textes d’application. Ils vont permettre, à partir de leur adoption, une meilleure organisation du secteur sinon avant ce sont les petits commerçants qui perdaient », a reconnu le vice-président de l’ONACOM-B, Moussa Dabo. A l’écouter, les grandes préoccupations que son association a posées depuis plusieurs années, ont été prises en compte dans ces textes.
C’est par exemple, a-t-il précisé, l’établissement des cartes professionnelles pour les importateurs et les exportateurs. « Dans la loi, il est précisé qui peut être un commerçant grossiste, demi-grossiste et détaillant », a ajouté Moussa Dabo, tout en disant attendre son application effective. Le secrétaire général de l’ONACOM-B, Mahamadou Sanfo est du même avis. Il a souhaité surtout que les autorités soient beaucoup plus regardantes sur le texte relatif à la passation des marchés publics, en l’occurrence la disposition qui précise que seuls les commerçants de nationalité burkinabè peuvent soumissionner. «Il faut impliquer les acteurs du commerce dans le processus d’application puisqu’ils connaissent mieux le secteur », a préconisé le secrétaire général. Pour permettre aux commerçants de mieux comprendre les textes, le président de l’ONACOM-B a fait savoir que sa structure va mener des séances de sensibilisation parce que si la loi n’est pas comprise, son application pourrait être difficile. «Nous allons leur expliquer que ces textes sont à notre avantage», a-t-il dit.
Concernant les prochaines élections consulaires de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Moussa Dabo a estimé que c’est l’occasion pour les acteurs d’avoir des élections libres, transparentes et démocratiques, parce que les textes de l’institution ont connu un toilettage. Il a salué notamment l’allègement des conditions de candidature et d’éligibilité. « Si vous demandez quelque chose et que les autorités acceptent, il faut prouver que vous êtes d’accord avec les réformes. C’est pourquoi, nous invitons nos militants à sortir nombreux pour s’inscrire sur les listes», a laissé entendre M. Dabo. Avez-vous un candidat préféré ? Là-dessus, il a confié que pour le moment les candidats ne sont pas encore connus, raison pour laquelle son association ne peut pas donner un nom.
Par ailleurs, il a relevé quelques critères que le candidat qui voudrait bénéficier de leur soutien doit avoir.
Il s’agit entre autres, d’un opérateur économique honnête, populaire et pas suiviste. « Nous ne voulons pas d’un opérateur économique qui a parachuté, il faut quelqu’un qui a démarré au secteur informel parce qu’il connait tous les problèmes des commerçants mais pas forcément un intellectuel. Il doit aussi avoir un tissu relationnel impeccable et être accessible à tout moment », a-t-il ajouté. Celui ou celle qui ne répondra pas à ces critères, a prévenu M. Dabo, devrait s’abstenir.
Joseph HARO