Bourzanga - La jeunesse de la commune rurale de Bourzanga, soucieuse de l’émergence de leur localité, entend faire profiter de l’exploitation de l’or au plus grand nombre de façon durable
L’Association pour la citoyenneté et le développement de Bourzanga (ACD-B) a organisé une conférence publique le 6 août 2016 sur « les défis de l’exploitation artisanale de l’or dans la commune rurale de Bourzanga ». Selon le président de l’ACD-B, le magistrat Hamadé Badini, l’objectif poursuivi par cette activité est d’informer et sensibiliser la population, surtout les orpailleurs et la jeunesse de la commune sur les conséquences néfastes de l’exploitation artisanale de l’or sur la santé humaine et animale, ainsi que sur l’environnement.
La commune de Bourzanga compte plusieurs sites d’orpaillage dont le plus célèbre est celui d’Alga. Le conférencier, Ousmane Barbari, un cadre du ministère en charge des Mines, en service à la Brigade nationale anti-fraude de l’or (BNAF), a exposé sur l’importance du secteur de l’artisanat minier qui fait vivre près d’un million et demi de personnes au Burkina Faso. Pour lui, les orpailleurs trouveraient leur salut en « formant des Groupements d’intérêt économique (GIE) et en se faisant reconnaitre par l’administration ».
Ainsi, ils pourront bénéficier de l’accompagnement et l’encadrement de services publics, en l’occurrence le ministère de l’Environnement dans l’utilisation des produits tels que le cyanure et le mercure dans l’extraction de l’or sur les sites. Le conférencier a passé en revue l’historique de l’exploitation artisanale et industrielle de l’or au Burkina Faso, la législation, notamment le code minier en vigueur, non sans évoquer la problématique du travail des enfants sur les sites d’orpaillage. Il a aussi entretenu l’assistance de la dépravation des mœurs qui se manifeste par la consommation de drogues et la pratique de la prostitution.
L’assistance a loué la pertinence du thème de la conférence eu égard au fait que la commune abrite plusieurs site d’orpaillage. Mais, selon les intervenants, l’association pourrait toucher au mieux le public cible en tenant la conférence sur le site d’or de Alga. L’Association pour la citoyenneté et le développement de Bourzanga (ACD-B) a, en réponse à cette requête, promis de reprogrammer une autre conférence en vue de sensibiliser le maximum de personnes. Le conférencier Ousmane Barbari a, en outre, rappelé que le département en charge des Mines a en son sein un peu plus de 200 agents, ce qui rend plus ardu le contrôle de l’ensemble des 600 sites que compte le pays.
L’ACD-B ne s’est pas seulement contentée de se préoccuper d’exploitation d’or, mais a fait également vibrer sa fibre écocitoyenne en mettant en terre plusieurs espèces de plants dans l’enceinte de l’« Ecole B » de la commune. Les représentants du chef coutumier et du maire de Bourzanga ont salué cette clairvoyance de l’association en ce sens que la commune, située dans la partie sahélienne du pays, a plus que besoin de reforestation.
Souleymane SAWADOGO