Coup de fil de Roch Kaboré à Blaise Compaoré : "De la diversion et de l’intoxication", selon le MPP

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Publié le mardi 9 aout 2016 | Sidwaya

© aOuaga.com par Séni Dabo
Actualité nationale : le MPP donne sa lecture
Lundi 8 août 2016. Ouagadougou. Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir) a animé une conférence de presse pour donner sa lecture de l`actualité nationale. Photo : Bendi Ouoba, député MPP

Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a animé, lundi 8 août 2016 à Ouagadougou, une conférence de presse sur la situation nationale. Le parti majoritaire a pris position sur des questions d’actualité, notamment l’affaire dite « du coup de fil de Roch à Blaise ».

La mise en place mouvementée des exécutifs locaux, l’adoption de la 2e loi de finances rectificative et celle relative à l’allègement des procédures de passation des marchés publics et la 5e conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont été les principaux points abordés lors des échanges avec les journalistes. C’était l’occasion pour le parti au pouvoir de réagir officiellement sur le coup de fil supposé entre le président Roch Marc Christian Kaboré et l’ancien président Blaise Compaoré en marge du 5e sommet du TAC qui s’est tenu du 25 au 29 juillet 2016. « Cette polémique stérile relève de la diversion et de l’intoxication », affirme le parti présidentiel dans sa déclaration liminaire lu par le député Bindi Ouoba.

Le MPP pointe du doigt « des acteurs malveillants qui tentent de brouiller l’image du président Roch March Christian Kaboré par cette affaire ». Le parti reste attaché à la position initiale du président du Faso à savoir « que l’ancien président déchu devrait répondre de ses actes devant la justice burkinabé ». Au-delà de la polémique, le MPP a salué « la qualité » de la conduite des travaux du TAC dont les retombées sont « incalculables » pour le bien-être des populations des deux pays. Sur les questions de politique intérieure, le MPP dit avoir pris note de l’adoption de la 2e loi de finances rectificative et des nouvelles mesures fiscales relevant du souci d’équité et de justice sociale du gouvernement. Le parti exprime aussi sa solidarité avec l’exécutif au sujet de la loi sur l’allègement des conditions d’exécution des projets, programmes et activités de développement. Il se félicite par ailleurs de l’adoption du Plan national de développement économique et social (PNDES).

Le parti demande des résultats à la justice

Le MPP relève que le système judiciaire a connu des améliorations réelles en matière d’indépendance et de la situation matérielle des juges. Il serait « regrettable », selon le parti, que les performances de la justice se limitent aux seuls changements internes. Où en est-on avec les dossiers Thomas Sankara, Norbert Zongo, les victimes de l’insurrection, du coup d’Etat ? C’est l’une des nombreuses questions que le Mouvement pose à la justice. Les préoccupations des journalistes ont porté, entre autres, sur les tensions qui ont émaillé la mise en place des conseils municipaux, la polémique sur le coup de fil et l’alignement systématique du parti sur les positions du gouvernement. A propos des violences post-élections municipales, le 2e vice-président du MPP, Simon Compaoré, a jugé la situation déplorable en reconnaissant un manque de discipline au sein de sa formation. « Nous allons demander le respect du règlement intérieur du parti. Ce n’est pas une camisole de force dont on ne peut pas s’en défaire. L’indiscipline sera sanctionnée », a-t-il martelé. Sur l’appel téléphonique supposé, Simon Compaoré préfère « utiliser utilement son temps à autre chose », car ce qui lui semble plus important c’est le succès du TAC. « Nous n’avons aucun agenda avec l’ancien président », fait-il remarquer.

Mahamadi TIEGNA