Intoxication bovine à Fada : les populations en danger

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Publié le lundi 8 aout 2016 | Sidwaya

© Autre presse par DR
Elevage de boeufs

La viande de bœufs morts par intoxication a été interceptée par la police, les 6 et 7 août 2016 à Fada N’Gourma. S’en est suivie, une mobilisation générale des services de polices et des services vétérinaires pour empêcher toute entrée frauduleuse de la viande dans la ville.

Dix bœufs d’un troupeau de 140 têtes ont été intoxiqués mortellement par une substance encore non identifiée, dans le village de Tanwalbougou, localité située à une cinquantaine de kilomètres de Fada N’Gourma, le chef-lieu de la région de l’Est. La viande de certains de ces animaux morts de façon suspecte, en voie d’écoulement sur le marché de la ville de fada a été interceptée par les services de police, le 6 et 7 août 2016, dans la cité de Yendabli. Apres inspection par les services vétérinaires, les conclusions sont claires. « Ces viandes sont impropres à la consommation. On a noté des hémorragies dans plusieurs organes. Les reins, les fois, les poumons et tous les ganglions étaient hémorragiques. Nous avons inspecté les intestins, tout le tube stomacal et les feuillets étaient tous hémorragiques. Nous avons suspecté rapidement un cas d’empoisonnement violent », a expliqué le chef de poste vétérinaire de Fada N’Gourma, Gervais Yougma. Avant de conclure : «C’est un poison violent. Il faut tout faire pour que la population ne consomme pas cette viande. Car, il peut causer la mort immédiatement ou plus tard au regard des traces hémorragiques laissées sur les animaux », a-t-il prévenu. Une course contre la montre s’est engagée entre les services de police et vétérinaires pour empêcher toute entrée sur le marché de cette viande impropre à la consommation. Dans la journée du samedi 6 août dernier, une première carcasse a été saisie puis incinérée par les services techniques des ressources animales sous le regard de la police. Une autre a été saisie, hier dimanche 7 août aux mains d’individus qui tentaient de l’écouler sur le marché. « Nous avons mis tout un dispositif pour qu’aucune viande ne rentre, mais c’est pas toujours aisé. Par des informations de citoyens, nous avons su qu’une femme avait payé cette viande, pour frire et envoyer dans un pays voisin. Nous travaillons à limiter les dégâts », a raconté un agent. Cette veillée d’armes, ne sera pas une tâche facile. Sur les 140 têtes du troupeau, l’on ignore réellement le nombre de bœufs contaminés par la substance mortelle, encore moins sa nature. En plus, des sources proches du poste vétérinaire de Tanwalbougou ont indiqué que les propriétaires du troupeau n’ont pas respecté les consignes du cantonnement des bœufs. « Pendant qu’on s’affairait à incinérer les 7 bœufs morts sur place, des consignes avaient été données pour que le troupeau soit immobilisé aux fins de mise en observation. Mais contre toute attente, ils sont portés disparus et on ignore la direction prise», s’est inquiété l’agent vétérinaire, Dieudonné Tinguéri.

Moussa CONGO