Le Burkina Faso entreprend de sauver ses ânes d’une extinction programmée

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Publié le vendredi 5 aout 2016 | AIB

© Autre presse par D.R
Des ânes en décomposition dans un abattoir à Ballolé dans la commune rurale de Tanghin-Dassouri à la sortie ouest de Ouagadougou

Ouagadougou - Face au soudain et démesuré intérêt de particuliers chinois pour des peaux d’ânes, ayant conduit en moins de six mois, à l’abattage de 4,6% des ânes du Burkina, le gouvernement a adopté mercredi, des mesures visant à éviter l’extinction de l’espèce.

Mercredi en conseil des ministres, le gouvernement burkinabè a adopté un décret «réglementant l’abattage et interdisant l’exportation des asins (ânes), des camelins (chameaux), des équins (chevaux) et de leurs produits».

Au Burkina Faso, au moins 45.000 ânes, sur une population de 1,3 million de têtes, ont été abattus en moins de six mois depuis fin 2015, selon le ministère en charge des Ressources animales.

«Le problème est que nos amis ânes sont en train de disparaitre et nous avons voulu mettre un frein pour essayer de sauver l’espèce », a déclaré mercredi soir à la télévision publique (RTB), le ministre en charge des Ressources animales Sommanogo Koutou.

Selon M. Koutou, «nous avons voulu étendre cette loi aux chameaux, aux chevaux, et aux dromadaires, car ce sont des espèces qui ont des similitudes dans nos sociétés et qui ont un certain rôle en commun. Nous avons donc anticipé, pour qu’après les ânes, ça ne soit le tour de ces espèces ».

D’après le ministre, «quand on fait les projections en 2017, nous aurons 1 million 700 mille ânes abattus, ce qui veut dire qu’en 2020 si nous laissons courir, on n’aura plus d’ânes ».

Depuis que de fortunés chinois ont jeté leur dévolu sur les peaux d’ânes au Burkina, l’espèce qui très peu consommé, et surtout utilisé dans le labour et le transport des matériaux, est désormais abattu pour des motivations pécuniaires.

Le 11 juillet 2016, deux journalistes burkinabè enquêtant sur une odeur nauséabonde à Ballolé (35km à l’ouest de Ouagadougou), ont été brièvement séquestrés par des hommes d’affaires de la Chine continentale.

Ils publieront plus tard des images de centaines d’ânes en décomposition et débarrassés de leurs peaux.

ndt-taa