Le président de l’Assemblée nationale burkinabè Salifou Diallo est invité à "rester dans son rôle de direction et de police des débats" à l’Hémicycle au lieu "de faire des commentaires sur les dossiers à l’ordre du jour", lors d’une conférence de presse des députés du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) lundi à Ouagadougou.
Les membres du groupe parlementaire CDP soutiennent avoir "observé de façon constante", lors de la première session parlementaire, "la tendance chez le président de l’Assemblée nationale, de faire des commentaires sur les dossiers ou sujets inscrits à l’ordre du jour", et souhaitent qu’il reste "dans son rôle de direction et de police des débats".
"Si dans le principe cela peut enrichir le débat parlementaire lorsque ces commentaires ne sont pas orientés, nous déplorons le fait que très souvent, il (M. Diallo) se substitue à l’Exécutif pour donner des réponses aux interpellations des députés, ce qui n’est pas son rôle".
Pour le président de ce groupe parlementaire Alfred Sanou, "certains de ces commentaires peuvent influencer le vote des députés sur les dossiers qui leur sont soumis, leur ôtant ainsi, tout esprit d’indépendance pour leur votes".
Au cours de la première session parlementaire qui a pris fin le 30 mai, les députés CDP affirment avoir interpellé le gouvernement sur 11 sujets dont la gratuité des soins des femmes enceintes et les enfants âgés de zéro à cinq ans et sur les structures d’autodéfense qui faisaient polémique.
Sur 57 questions posées au gouvernement durant cette première session, 40 sont des questions écrites dont 33 n’ont pas reçu de réponses, selon M. Sanou "ceci est une violation des dispositions du règlement, en son article 142 alinéa 3 qui oblige les ministres interpellés à faire parvenir à l’Assemblée nationale, les réponses aux questions écrites, dans les mois suivant leur notification".
Le groupe parlementaire CDP qui interpelle le président de l’Assemblée nationale sur le rôle qu’il devrait jouer à l’hémicycle, déplore également "l’indisponibilité des ministre interpellé" sur des sujets, car, pour ces députés, "le contrôle parlementaire est une des prérogatives essentielles que la Constitution confère au Parlement et le gouvernement ne peut s’y soustraire sous aucun prétexte, parce qu’il est soumis au devoir de redevabilité au peuple".
DZO