Ceci est un coup de gueule d'une citoyenne sur les nouvelles taxes sur les jeux de hasard, la bière, les propriétés bâties et non bâties, etc. adoptées par l'Assemblée nationale
Pendant que les rapports passés et récents du REN-LAC, de la Cour des Comptes, l’ASCE-LC, de l’Inspection Générale d’Etat regorgent d’exemples patents de mal gouvernance, de corruption et autres problèmes liés aux finances publiques, c’est encore à la population, victime, que l’on demande de mettre la main à la poche.
Concernant les jeux de hasard, chaque fois qu’une personne participe à l’un des jeux offerts par la LONAB elle contribue grandement au budget de l’Etat burkinabè. On veut en plus qu’elle donne une partie de ses gains ? N’est-ce pas injuste ?
Concernant le foncier, on nous sert l’excuse de vouloir connaitre tous les propriétaires de biens bâtis et non bâtis dans notre pays et lutter contre l’accaparement de parcelles par une minorité et aussi lutter contre la spéculation foncière. Nous savons bel et bien que le problème des parcelles dans notre pays est un problème de gestion et de gouvernance. Pourquoi est-ce encore la population qui doit être punie pour les erreurs et l’enrichissement illicite d’une minorité ?
Il y a tellement de milliards à aller chercher en veillant à ce que les règles de bonne gouvernance soient respectées à la douane, dans les marchés publics, au niveau de la direction générale des impôts, à la SONATUR, à la SONABHY, à la CNSS, dans les transports, etc. que nous trouvons injuste que ce soit encore le citoyen qui doit puiser dans ses maigres poches pour plus contribuer au budget annuel de l’État burkinabè.
Le plus urgent, pour trouver de l’argent frais, serait de veiller à faire appliquer à la lettre les lois et règles qui régissent déjà notre quotidien au lieu d’appauvrir la population.Avant de penser à taxer plus la population :
- Est-ce que vraiment la douane, la direction générale des impôts, collectent et reversent ce qu’elles doivent vraiment au Trésor public burkinabè ?
- Est-ce que nos sociétés d’Etat sont bien gérées et reversent ce qu’elles doivent vraiment au Trésor public burkinabè ?
- Est-ce que les polices nationale et municipale, la Gendarmerie nationale collectent et reversent ce qu’elles doivent vraiment au Trésor public burkinabè lorsque des citoyens sont alpagués pour n’avoir pas respecté les règles tels que le code de la route ?
- Est-ce que les mesures idoines sérieuses ont été prises pour que les dépenses de l’Etat, le taux d’absentéisme dans nos administrations soient revues à la baisse ?
- Est-ce que les mesures idoines sérieuses ont été prises pour que les marchés publics ne soient plus la « caverne d’Ali Baba » et l’enrichissement illicite?
- Est-ce que les mesures idoines sérieuses ont été prises pour que le rendement de nos administrations soient revues à la hausse ?
- Est-ce que des mesures idoines sérieuses ont été prises dans les administrations et secteurs d’activité épinglés dans les rapports passés et récents du REN-LAC, de la Cour des comptes, de l’ASCE-LC, de l’Inspection générale d’Etat pour que les personnes contrevenant soient punies et remboursent intégralement ce qu’elles doivent à l’Etat burkinabè ?
Les questions posées plus haut ne sont pas exhaustives malheureusement.
Nous pensons que le projet de loi de finance rectificative 2 que le gouvernement Thièba a soumis et que malheureusement l’Assemblée nationale du Burkina Faso a adopté juste avant la clôture de sa dernière session extraordinaire est le chemin de la facilité et de l’injustice.
Alors, c’est pourquoi nous pensons que ce dont l’Etat burkinabè a réellement besoin pour faire notre bonheur ne sont pas des taxes supplémentaires mais rapidement des réformes profondes et sérieuses pour rendre à l’Intégrité, qui devrait nous caractériser, ses lettres de noblesse.
Mariam Ouedraogo
N.B : la titraille est du site