Arrivé le mercredi dernier en fin d’après-midi dans la capitale politique ivoirienne, le Premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba, accompagné de plusieurs membres de son équipe, a coprésidé, le jeudi 28 juillet 2016 à Yamoussoukro avec son homologue ivoirien, Daniel Kablan Duncan, un conseil conjoint de gouvernements. Intervenant à la veille de la 5e conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, cette rencontre visait à permettre aux gouvernements des deux pays de compulser les conclusions des travaux de la réunion des experts avant de les soumettre aux chefs d’Etat.
Répartis en différentes commissions, les experts avaient en 48 heures à travailler sur des sujets relatifs à la politique, à la diplomatie, à l’intégration, à la défense, à la sécurité, à la fluidité du trafic, à la libre circulation des personnes et des biens, à l’agriculture, au foncier rural, à l’enseignement, à la recherche scientifique… Il s’agissait par exemple, comme le préconisaient les décisions et recommandations issues de la quatrième conférence au sommet du TAC tenue dans la capitale burkinabè, le 31 juillet 2014, de poursuivre et de finaliser les études de faisabilité technique détaillées, de terminer la passation des marchés en cours, et de poursuivre la recherche de financements du projet de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou. Concernant le volet énergie et mines, les experts avaient à élaborer un plan directeur commun de développement des capacités de production et de transport d’électricité à soumettre au cinquième TAC… Le moins que l’on puisse dire est que le travail des techniciens a été très fastidieux lors du rendez-vous de Yamoussoukro si bien qu’il leur a fallu veiller et prolonger les délais à eux impartis pour consulter les différents dossiers. Le souci était de proposer à leurs supérieurs un avant-projet de rapport impeccable à traiter lors du Conseil conjoint de gouvernements.
Dans le cadre de la mise en œuvre du TAC entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, le Conseil conjoint de gouvernements préparatoire à la cinquième conférence au sommet des chefs d’Etat des deux pays a effectivement eu lieu à bonne date à la Fondation Félix-Houphouët-Boigny à Yamoussoukro. Côté ivoirien, la délégation a été conduite par le Premier ministre, ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Daniel Kablan Duncan. Celle du Burkina avait naturellement à sa tête Paul Kaba Thiéba, Premier ministre, chef du gouvernement. L’objectif du Conseil conjoint était d’examiner et d’adopter les résultats des travaux de la réunion des experts en vue de les soumettre aux chefs d’Etat, Alassane Ouattara et Roch Marc Christian Kaboré. En présence des deux Premiers ministres, les délibérations ont essentiellement porté sur l’examen et la validation du rapport du Conseil conjoint de gouvernements et de la matrice des projets d’accord à soumettre pour signature ; l’élaboration du projet d’ordre du jour de la Conférence au sommet des chefs d’Etat ; l’examen du projet de communiqué conjoint, et les divers.
Raffermir davantage les relations entre deux peuples
A l’issue de la cérémonie officielle d’ouverture, au cours de laquelle les PM ont tous planté le décor à travers un rappel des efforts consentis par Alassane Ouattara et Roch Marc Christian Kaboré pour l’aboutissement d’un plan commun de développement profitable aux deux pays, point après point, les ministres des deux parties ont passé en revue des questions d’importance : il s’agit notamment de celles liées aux infrastructures routières et ferroviaires ; à l’énergie et aux mines ; à la politique, à la diplomatie et à l’intégration régionale ; à la défense et à la sécurité ; à la coopération administrative, décentralisée et transfrontalière ; à la fluidité du trafic, à la libre circulation des personnes et des biens ; à l’économie, à l’industrie, à l’artisanat et au commerce ; au tourisme et à la culture ; aux postes, télécommunications et aux technologies de l’information et de la communication au mécanisme de mise en œuvre et de suivi du TAC.
Les projets d’accord à soumettre pour signature à la cinquième conférence au sommet des chefs d’Etat se composent de plusieurs points dont quelques-uns portent sur le protocole de coopération entre l’université Félix-Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire et le Centre national de la recherche scientifique et technologique du Burkina Faso ; le mémorandum d’entente en matière d’enseignement technique et professionnel entre le gouvernement du Burkina Faso et celui de la Côte d’Ivoire ; l’accord de coopération culturelle entre la Côte d’Ivoire et le Burkina… Au terme de leurs échanges, les ministres ont dégagé une dizaine d’accords susceptibles d’être entérinés par le sommet en droite ligne dans les orientations du TAC.
Ainsi que l’a souligné le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, mercredi dernier à sa descente d’avion à l’aéroport de Yamoussoukro, et également à la clôture de la rencontre, «le Traité d’amitié et de coopération est un instrument de coopération original en Afrique. C’est l’un des cadres de coopération réussis entre deux pays, unis par une communauté de destin, qui cherchent à instituer leurs relations». C’est bien ce à quoi aspirent les peuples burkinabè et ivoirien, liés effectivement par l’histoire et la géographie, et qu’au cours de la cinquième conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération entre le Burkina et la Côte d’Ivoire du vendredi 29 juillet 2016, Roch Marc Christian Kaboré et son homologue Alassane Ouattara tâcheront de rendre encore plus concret.
D. Evariste Ouédraogo
depuis Yamoussoukro (Côte d’Ivoire)
