Ouagadougou- Simon Compaoré a estimé mercredi, que tout comme les autorités françaises ont appelé leurs citoyens à constituer une ‘’Garde nationale’’ dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les Koglweogo (groupe d’autodéfense) peuvent jouer le même rôle au Burkina Faso, s’ils sont encadrés.
«Les Français eux-mêmes cherchent à voir comment les services de sécurité privés et bien d’autres éléments qu’ils ont recrutés comme ça, qui ne sont pas des policiers, ni des militaires ni des gendarmes en tant tels, peuvent venir aussi en appoint», a déclaré Simon Compaoré, en rapport avec les mesures envisagées en France après les attaques terroristes de Nice (14 juillet, 84 morts) et de l’Eglise de Saint Etienne de Rouvray (26 juillet, un prêtre de 86 ans égorgé).
François Hollande avait lancé le 20 juillet dernier, «un appel aux Français qui le souhaitent» à rejoindre les rangs des différentes réserves des forces de sécurité, soulignant qu'avec tous ces réservistes, «une Garde nationale se constitue» en France.
Ce mercredi, le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué que «2500 Français ont manifesté leur intérêt», suite à l’appel du président Hollande.
«C’est des postes supplétifs qu’ils (les Français) peuvent avoir pour soutenir l’action des policiers et des gendarmes lorsqu’ils sont malmenés», a commenté ce mercredi, le ministre burkinabè de la Sécurité intérieure.
Prenant l’exemple sur le Burkina Faso, Simon Compaoré a affirmé que les groupes d’autodéfense Koglweogo dont les actions sont décriées par une partie de l’opinion publique, peuvent jouer le même rôle que les réservistes français.
«Même les Français au jour d’aujourd’hui envisagent de faire recours aux structures privées parce que les Forces de sécurité sont esseulées (…). Pourquoi ici, on ne veut pas que nous fassions pareille? On a même été en avance. Tout ce qu’on appelle les Initiatives locales de sécurité (Koglweogo), nous, on a dit de les encadrer», a-t-il expliqué.
«Il y en a qui disent ce n’est pas nécessaire. On ne peut pas remettre la sécurité d’un pays entre les mains des privés. C’est ce qui est en train d’être envisagé en France actuellement. Quand on parle en matière sécuritaire, on marche sur des œufs. Donc, c’est extrêmement délicat», a signifié M. Compaoré.
Les groupes d’autodéfense Koglweogo ont été créés par des populations rurales, exaspérées par le banditisme grandissant et pour suppléer l’absence des Forces de l’ordre dans certaines zones reculées du pays.
Mais la brutalité de leurs méthodes a suscité la colère d’une partie de l’opinion nationale et des défenseurs des droits humains.
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