Le journaliste et rédacteur en chef du bimensuel L’Evénement, Newton Ahmed Barry a été élu président de la Commission électorale Nationale indépendante (Ceni). M. Barry et les 14 autres membres de l’institution ont prêté serment ce mercredi 27 juillet 2016 devant les 9 sages du Conseil constitutionnel, de « remplir leurs fonctions avec loyauté, honneur et patriotisme ».
Newton Ahmed Barry remplace ainsi Me Barthélémy Kéré à la tête de l’instance électorale burkinabè. Pour le désormais patron des élections au Faso, le plus gros enjeu et dossier prioritaire pour son équipe est « la question fondamentale du vote des Burkinabè de l’étranger ». Mais avant, il sera question de la reprise des élections municipales dans certaines localités du Burkina. Un premier test pour la nouvelle Ceni version Newton Ahmed Barry. « Nous avons des engagements rapide avec la reprise des élections municipales dans certaines de nos localités. Eventuellement un référendum pour le passage de la 4è à la 5è république et le vote des Burkinabè de l’étranger qui reste un gros morceau », a indiqué M. Barry après sa prestation de serment. Pour le nouveau président de la Ceni, « quand vous avez une diaspora aussi importante, il y a des questions essentielles qu’il faut gérer pour ne pas que l’élection extérieure crée des troubles. Le nombre de pays qui sera pris en compte reste également une question technique qu’il va falloir résoudre au plus tôt ».
Par ailleurs, la présence des membres du mouvement Sunnites est un élément très symbolique pour Newton Ahmed Barry quand on sait qu’il y avait eu quelques protestations sur le choix du représentant de la communauté. « Je suis heureux que l’ensemble de la communauté musulmane manifeste son unité devant la Nation entière aujourd’hui. C’est la preuve qu’il n’y a plus de problème en notre sein », a-t-il indiqué.
Avant de renvoyer les 15 nouveaux commissaires de la Ceni à leurs nouvelles missions, Me Kassoum Kambou, président du Conseil constitutionnel, a attiré leur attention sur le sens de l’acte qu’ils ont posé devant les sages du Conseil. Selon Me Kambou, « cet acte souvent banalisé ou même dont le sens est ignoré, est d’une manière générale, une affirmation solennelle et codifiée qu’une personne fait par voie orale en vue d’attester l’engagement de bien accomplir une mission, selon les règles y afférant ». Par ailleurs, « le serment est un acte juridique, sanctionné comme tel s’il est violé ».
Un rappel que Me Kassoum Kambou a tenu à faire parce que selon lui, la mission est noble mais difficile dans un Etat qui se veut de droit, dans un environnement sous-régional, régional et international qui « nous surveille et surtout sous le regard vigilant et actif du peuple burkinabè qui n’est plus prêt à se laisser compter ».
Notons que les 15 commissaires de la Ceni nommés le mercredi dernier en Conseil des ministres, ont également élu le reste de l’équipe. Elle comporte deux vice-présidents et deux rapporteurs. Le désormais gouvernail de l’institution électorale a un mandat de 5 ans (2016-2021) pour accomplir sa mission. La Ceni comporte 15 commissaires soit 5 membres issus de la majorité, de la société civile et de l’opposition. Newton Ahmed Barry est le représentant de la Communauté musulmane.
Abel Azonhandé