Attitude «osée» du président Salifou Diallo : le holà du groupe parlementaire UPC

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Publié le mercredi 27 juillet 2016 | L`Observateur Paalga

© aOuaga.com par Séni Dabo
Bureau de l`Assemblée nationale, commissions générales : l`UPC dénonce la mainmise de la majorité
Mercredi 10 février 2016. Ouagadougou. Le groupe parlementaire de l`Union pour le progrès et le changement (UPC) a animé une conférence de presse pour faire le point de la première session inaugurale de l`Assemblée nationale. Photo : Alitou Ido, président du groupe parlementaire UPC

Dans la matinée du mardi 26 juillet 2016, le groupe parlementaire de l’UPC (Union pour le progrès et le changement) a convié la presse à une rencontre pour lui faire le bilan des deux premières sessions parlementaires de l’année 2016. L’occasion rêvée pour le parti du Lion de parler de l’ambiance de travail au sein de l’Assemblée et de fustiger l’attitude du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, qui aurait tendance à se substituer au gouvernement pendant les sessions et à manifester de façon ostentatoire son appartenance au MPP, le parti au pouvoir.

Si l’on se fie à la liste d’activités égrenée par le député Alitou Ido, l’on peut être tenté de conclure que le groupe parlementaire UPC n’a pas fait de figuration pendant les deux dernières sessions de l’Assemblée nationale. Cela va des débats à l’hémicycle aux missions, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, en passant par le vote de lois. Sur 21 projets soumis à l’appréciation des parlementaires, les députés du parti du Lion en ont voté 18.

Le groupe s’est par contre fermement opposé au projet de loi sur les procédures de passation de marchés, craignant que cette loi n’ouvre la voie à la corruption et au pillage systématique des ressources nationales. S’agissant du vote de la 2e loi rectificative de finances, les parlementaires UPC s’en sont abstenus, avançant, entre autres raisons, la précipitation avec laquelle le gouvernement a introduit ce projet de loi à l’Assemblée. Sans bien sûr oublier, dans le volet économique, le rejet ferme des hommes de Zéphirin Diabré de la loi sur la création d’une caisse de dépôt et de consignation, qui risquerait de mettre à genoux certaines banques de la place. La rencontre avec les médias a permis également de porter à leur connaissance l’ambiance des travaux à l’hémicycle.

Les principaux animateurs du point de presse ont ainsi noté la non-maîtrise par les députés des procédures législatives et un dysfonctionnement de l’exécutif qui se répercute sur les activités parlementaires. Les parlementaires de l’UPC ont également déploré la propension qu’ont les membres du gouvernement à transformer les questions orales soumises à débats en questions écrites. « Quand ce sont des questions écrites, les cadres du ministre répondent et ce dernier reste à l’abri. On reçoit les réponses par écrit avec ampliation chez les autres députés. Les populations qui nous ont votés ne sont pas au courant. Les ministres fuient les débats, alors que l’Assemblée est par essence le lieu de débats contradictoires », ont en chœur regretté les quatre occupants du présidium, qui ont aussi fustigé l’attitude, qu’ils ont qualifiée d’ «osée», du président de l’Assemblée nationale, qui oublierait souvent son rôle fédérateur et aurait tendance à se substituer à l’exécutif, sans compter qu’il aime à répéter «mon parti le MPP» pendant les sessions. «Ce n’est pas responsable de sa part», ont-ils dit pour conclure.