Passage à la cinquième république : «Une démarche politiquement justifiée» (Etienne Traoré, président de Burkina Yirwa)

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Publié le mercredi 27 juillet 2016 | L`Observateur Paalga

© aOuaga.com par Séni Dabo
Politique : conférence de presse-anniversaire de Burkina Yirwa
Jeudi 21 juillet 2016. Ouagadougou. Le parti Burkina Yirwa a animé une conférence de presse pour marquer son premier anniversaire intervenu le 7 juillet dernier, date de sa reconnaissance officielle. Photo : Etienne Traoré, président de Burkina Yirwa

Après avoir quitté le PDP/Metba, Etienne Traoré a créé le parti Burkina Yirwa le 31 mai 2015. Cette formation politique, qui a officiellement obtenu son récépissé de reconnaissance le 7 juillet suivant, vient de boucler sa première année d’existence. Pour apprécier le chemin déjà parcouru jusque-là et évoquer des sujets d’intérêt national, une conférence de presse a été organisée à Ouagadougou le jeudi 21 juillet courant ; un rendez-vous au cours duquel le président Traoré a soutenu avec force que le passage à la Cinquième République est politiquement justifié.

Burkina Yirwa, qui signifie «Construisons un Burkina Faso prospère», se réclame de l’idéologie et de la politique du socialisme démocratique. Un an après sa création, Etienne Traoré et les siens estiment le bilan politique du parti assez satisfaisant. La formation politique, dont les textes fondateurs sont bâtis sur les valeurs d’une gauche démocratique, a été installée dans toutes les régions administratives du pays. Lors des scrutins passés, à la présidentielle, Burkina Yirwa a invité ses militants à voter le champion du MPP, Roch Marc Christian Kaboré. Présent dans dix provinces aux législatives, il en est sorti 18e sur 99 concurrents, mais n’a eu aucun élu.

Dernièrement aux municipales, le parti du Pr Traoré, qui s’est signalé dans 21 communes, est arrivé 14e sur 85 concurrents, et s’est retrouvé avec 42 élus. Sans fausse modestie, les responsables du regroupement politique font un bilan critique positif, mais se convainquent que de gros efforts sont à fournir pour l’avenir. Membre de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP), Burkina Yirwa reconnait au nouveau pouvoir des acquis dans les domaines sociaux de la santé et de l’éducation. Toutefois, souligne Etienne Traoré, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les attentes des populations demeurent nombreuses, et les gouvernants actuels doivent dans la pratique quotidienne montrer que leurs choix politiques vont dans la bonne direction. Sujet qui fait présentement débat, le président Traoré pense que «le passage à une Cinquième République est politiquement justifié» pour tenir compte de l’expé- rience de la Quatrième République, ainsi que des aspirations à une démocratie plus réelle et crédible, aspirations exprimées par les insurgés des 30 et 31 octobre 2014. La Constitution d’une Cinquième République, si elle devait être élaborée, devrait s’appuyer sur la stabilité des institutions et un meilleur équilibre des pouvoirs.

S’agissant de la justice, Etienne Traoré la perçoit indépendante des pouvoirs politique et d’argent. Cela suppose des juges propres qui exercent leur métier dans la sérénité, le strict et unique respect des procédures en vigueur au Pays des hommes intègres. Quid de la politique de sécurité ? Selon le principal orateur du jour, elle devrait rompre avec celle d’avant et impliquer davantage les citoyens dans une synergie réelle avec les forces de défense et de sécurité (FDS). Quant à l’incivisme ambiant, Burkina Yirwa préconise, pour le combattre, de justes sanctions. Pour un parti fort, crédible et à même de peser efficacement sur la vie politique nationale burkinabè, Etienne Traoré et les siens entendent poursuivre son implantation dans toutes les provinces du Burkina. Une tâche difficile mais indispensable, a-t-il conclu.