Kaya-Sept personnes ont été blessées dont quatre gravement, le lundi 18 juillet dernier à Ankouna, suite à un petit litige qui pourrait compromettre la cohésion entre Mossé et Peulh, a appris l’AIB une semaine après les faits.
C’est un hangar situé au marché de Ankouna (une centaine de km au nord de Kaya) qui a été la pomme de discorde entre un Moaga et un Peulh, a indiqué Kibsa Ouédraogo, un fils de la localité.
Selon ses explications, le hangar qui appartient à un Moaga a été sollicité par un Peulh pour en faire un point de grillade de viande.
N’ayant pas trouvé d’inconvénient, le propriétaire du hangar a accédé à cette demande.
Mais quelques temps, il est venu réclamer une partie de son hangar pour réaliser une boutique. Mais ‘’le nouveau maitre des lieux’’ a rejeté sa demande.
C’est ce refus qui a été à l’origine du conflit, porté aussitôt devant le chef du village.
Celui-ci a demandé aux deux partis en conflit de surseoir à l’occupation de l’espace en attendant qu’une solution définitive soit trouvée.
Mais avec la saison des pluies, le hangar est tombé et le ‘’nouveau’’ propriétaire a décidé de le réhabiliter.
Ayant constaté les travaux en cours sur l’espace querellé, le chef du village a envoyé des émissaires pour, d’une part, comprendre et, d’autre part, réitéré sa volonté de surseoir à l’occupation de l’espace.
Les envoyés ont été entendus et les travaux ont été arrêtés. Mais informé de l’arrêt des travaux, le nouvel acquéreur a ordonné leurs reprises.
Les émissaires du chef sont revenus pour encore comprendre et c’est là que les choses ont mal tourné avec le passage à tabac des envoyés.
Le bilan des affrontements fait état de sept blessés dont quatre graves admis dans un premier temps au Centre de santé et de promotion sociale de Ankouna puis évacués au Centre médical avec antenne chirurgicale de Barsalogho.
Après 4 jours de soins, les blessés ont été libérés et reconduits au village. La tension est très vive à Ankouna avec des menaces de vengeance, selon Kibsa Ouédraogo.
«Les Mossé menacent de riposter et si rien n’est fait, il y a un risque d’affrontements avec les conséquences qui en découleront», confie-t-il. Et d’ajouter: «Sans l’intervention des autorités compétentes,il n’est pas exclu qu’il y ait un règlement de compte entre les deux communautés ».
Informée le jour du conflit, la Brigade territoriale de gendarmerie de la commune de Pensa a été sur les lieux après les affrontements afin de faire le constat.
Les parties en conflit ont été auditionnées et pour l’instant, il n’y a eu aucune arrestation.
Au moment où nous bouclions cet article dans l’après-midi du dimanche 24 juillet 2016, nous avons appris qu’un conflit foncier dans un autre village (Nama) de la commune de Pensa a fait un mort et 2 blessés graves et des dégâts matériels dont des motos incendiés. Des armes auraient également été saisies par la gendarmerie.