Des prélèvements sur les "restes" des corps supposés du capitaine Thomas Sankara et de ses compagnons, tués lors d'un coup d'Etat en octobre 1987, ont été envoyés vendredi matin en Espagne sur la demande de certains ayants-droits, a annoncé vendredi le tribunal militaire à Ouagadougou.
"De concert avec les avocats, ils (ayant-droits) ont retrouvé un laboratoire en Espagne et les prélèvements ont été faits sur les restes des dépouilles, plus deux membres de chaque famille, la semaine dernière. Et ce matin même, les prélèvements sont partis pour l'Espagne", a rassuré lors d'un point de presse le commissaire du gouvernement le commandant Alioune Zanré.
Thomas Sankara, le père de la Révolution burkinabè et douze de ses compagnons ont été tués lors d'un coup d'Etat qui a porté Blaise Compaoré, l'un de ses fidèles d'armes d'alors, à la tête du Burkina Faso.
Les premiers résultats balistiques ont révélé que Sankara et ses compagnons ont été criblés de balles, tandis que les tests d'AND effectués sur les restes de dépouilles "n'ont rien donné de concret" du fait de l'altération des dépouilles.
"Trois familles avaient contesté ces expertises. Le juge a ordonné de reprendre l'expertise, mais en vue d'être encore plus sûr on a voulu l'étendre à la requête du parquet à l'ensemble des treize familles", a soutenu M. Zanré.
Le parquet a indiqué que 52 témoins et treize parties civiles ont été entendus, et aucune liberté provisoire n'a été accordée dans le cadre de ce dossier.