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Mise en place de bibliothèques scolaires : un exemple dans la CEB de Pella qui pourrait faire tâche d’huile
Publié le jeudi 21 juillet 2016  |  AIB
Ecole
© Autre presse par DR
Ecole primaire de Boutenga : les élèves bénéficient de kits scolaires complets de la part de Rotary Ouaga Savane




Koudougou - Longtemps réservé aux grandes écoles, aux instituts, aux universités et autres hauts lieux de formation, la mise en place de bibliothèque fait son petit bonhomme de chemin à l’école primaire. Dans la circonscription d’éducation de base (CEB) de Pella dans le Boulkiemdé, c’est une expérience qui a vite conquit une renommée dans la province. Une vision de l’inspecteur, chef de la circonscription de Pella M. Claude Zoungrana, arrivé en 2015 et est à son premier poste de CCEB.

Le projet date de deux ans lorsque l’élève inspecteur Claude Zoungrana était en formation à l’école normale supérieure de Koudougou. A l’époque, des Suisses sont venus en partenariat avec l’université de Koudougou pour demander qu’il y ait un élève stagiaire qui accepte produire son mémoire en rapport avec la littérature de jeunesse. C’est en ce moment, que Claude Zoungrana a eu la chance d’être retenu avec en sus, un voyage en Suisse pour un programme d’échanges entre enseignants et chercheurs dans ce même cadre. Arrivé en Suisse, l’occasion lui a été donnée de rencontrer des écrivains sur la littérature de jeunesse, et c’est à partir de là qu’il a présenté son projet de mémoire qui s’intitule : l’Introduction de la littérature de jeunesse dans l’enseignement/apprentissage du français au primaire : enjeux et perspectives. Un thème qui selon l’inspecteur Claude Zoungrana, dont son introduction dans l’apprentissage du français s’avère indispensable. Et cela surtout dans notre pays où on était en train d’élaborer le continuum éducatif qui envisageait un réaménagement des programmes et des horaires. C’est en cela que le projet de recherche venait à point nommé pour qu’effectivement il puisse être pris en compte dans ce réaménagement dans la mesure où la littérature se trouve au niveau du primaire, du post-primaire et également du préscolaire. On parle alors de littérature enfantine. Mais au niveau du primaire, la littérature n’est pas explicitement présente dans les programmes, elle y est de manière diffuse, parcellaire à travers certaines disciplines. Comme on le constate donc, au primaire il n’y a pas une discipline nommée littérature d’enfance et de jeunesse. Pourtant, de sa propre conviction de jeune inspecteur fraichement sorti de l’école normale supérieure de l’université de Koudougou, Claude Zoungrana pense que cette littérature pouvait avoir sa place dans le français. Et c’est cette conviction d’ailleurs qui lui a poussé à élaborer son projet de mémoire qui a été validé et suivi par le Dr Arouna Diabaté de l’université de Koudougou qui a été son directeur de mémoire qu’il a présenté et soutenu en 2015.


Un projet pilote qui pourrait s’étendre à d’autres écoles si et seulement si !!!

Aussitôt après sa soutenance, le jeune inspecteur sera affecté comme chef de la circonscription d’éducation de base de Pella dans la province du Boulkiemdé. A la faveur de son séjour en Suisse, il avait eu le temps de tisser des relations avec un suisse en la personne de M. Claude Burdet de la haute école pédagogique de Lausanne. Ce dernier lui proposa dès sa prise de fonction à Pella, de lui envoyer un financement pour créer une bibliothèque au niveau de sa circonscription de base. Voilà le début d’une expérience qui va se révéler salvatrice pour les élèves de l’école primaire publique de Pella A. mais la condition de Claude Burdet de la Suisse est que tous les acteurs de l’éducation soient associés à la mise en place du projet de mise en place de la bibliothèque. Ainsi, de concert avec les représentants des enseignants, les syndicats, et l’association des parents d’élèves, ils ont ensemble définit les critères de choix de l’école et il a été convenu de retenir l’école de Pella A. après ce choix, il a été procédé à la formation des enseignants de l’école Pella Asur‘’l’enseignement de la littérature de jeunesse et dans la compréhension en lecture’’ pour la mise en place et surtout pour une bonne gestion de la bibliothèque scolaire. Quant au choix des livres et autres documents de tout genre qui devraient alimenter la bibliothèque, cette tâche est revenue aux enseignants de la CEB qui dans un comité ont déterminé ce qu’il faut comme livres pour accompagner utilement les élèves dans l’enseignement du français. Aujourd’hui, c’est avec beaucoup de satisfaction que le monde éducatif de Pella admire les bienfaits de la bibliothèque qui est fonctionnelle depuis la rentrée 2015-2016.Quant au fonctionnement de la bibliothèque, il est laissé à l’initiative des enseignants qui ont ouvert un cahier de sorti et d’entrée à cet effet. Les élèves intéressés par la lecture passent choisir l’œuvre dont ils ont besoin en s’inscrivant. En rappel, le financement reçu de M. Claude Burdet qui est d’environ 2 millions de francs CFA a permis non seulement la confection des armoires servant de bibliothèque, mais aussi et surtout l’achat des livres et la prise en charge d’autres dépenses y afférentes notamment la formation des enseignants. En effet, il a fallu d’abord confectionner des armoires métalliques comportant des écriteaux qui font mention du donateur et du bénéficiaire. Ensuite, les enseignants sous la supervision de l’inspecteur Claude Zoungrana ont élaboré un projet d’achat de livre qu’ils déposé pour achat à la bibliothèque DIACFA et à la librairie Jeunesse d’Afrique. De l’avis de l’inspecteur Claude Zoungrana, le projet de bibliothèque est important pour une école et pour l’éducation en générale, parce qu’amener les élèves à lire les livres de la bibliothèque suppose une base solide en français. Ce qui va certainement amener les enseignants à travailler à installer des mécanismes de lecture pour que les élèves puissent exploiter les livres de la bibliothèque. Cela peut alors participer à l’élévation du niveau des élèves en français ainsi que l’ensemble de leurs études.

Au total, une centaine de livres a été acheté et constitue actuellement la bibliothèque scolaire de Pella. Concernant le renouvellement de ces livres, la question n’a pas été posée parce que les donateurs se disent prêts à financer d’autres écoles. Ainsi, le remplacement de certaines œuvres n’a pas été pris en compte, mais des perspectives pourraient éventuellement être envisagées afin de prendre en charge les dommages que subirons les livres sur place. Il va donc falloir définir des critères d’emprunt des livres pour les élèves d’autres écoles pour que ceux-ci ne se perdent pas dans la nature, car lorsqu’on ouvre la bibliothèque à d’autres écoles, sa gestion devient difficile. Au demeurant, si toute fois cette expérience s’avérait concluante, il est possible qu’ils envisagent doter d’autres écoles aussi bien de la CEB de Pella que d’autres CEB ailleurs au Burkina Faso de la même bibliothèque. De l’avis de l’initiateur de la bibliothèque scolaire M. Claude Zoungrana, il est convaincu qu’il y a un impact positif sur le niveau de français des élèves, mais les enseignants sont mieux placés pour attester cela. Tout ce qu’il sait, c’est que les livres de jeunesse qui alimentent la bibliothèque sont essentiellement basés sur des comptes, sur l’imaginaire et lorsqu’on voit les épreuves de cette année, comme la rédaction qui portait sur le conte, il dit croire que les résultats de la bibliothèque ont dû être profitables aux élèves de Pella A dans la mesure où cette école a fait 100% au CEP.

Les bénéficiaires apprécient.


Le premier bénéficiaire de la bibliothèque scolaire de l’école primaire publique de Pella A est sans conteste M. Jérôme Compaoré, directeur de ladite école. C’est d’ailleurs son bureau qui constitue d’office le siège de la bibliothèque. Selon lui, la bibliothèque a été instituée pour l’école dans le but d’amener les enfants à lire, et cela grâce aux bons soins de l’inspecteur. C’est pourquoi en tant que directeur de l’école, il apprécie à sa juste valeur la mise en place d’une bibliothèque de la littérature de jeunesse dans son école. Depuis la mise en place de la bibliothèque, dit-il, nous avons senti à l’école, une amélioration du niveau des élèves en lecture. Du CE jusqu’au CM, nous sentons que les élèves s’intéressent vraiment à la lecture soutien-t-il.Grâce à cette bibliothèque, l’école dispose des romans, des contes, des dessins animés soit environ quatre-vingt œuvres disponibles ; ce qui n’est pas négligeable pour une école comme celle de Pella A. La fréquence de sortie des œuvres était consistante mais avec l’examen du CEP en fin d’année scolaire, celle-ci a connu un ralentissement puisque ce sont les élèves du CM2 qui sont en majeure partie les lecteurs. Il y a un cahier de gestion qui a été instaurer destiné à consigner les entrées et les sorties des livres et la durée d’emprunt d’une œuvre va d’au moins deux semaines. L’essentiel étant que le livre soit bien entretenu. Pour les sortis des livres, les élèves sont organisés en groupes, et c’est le chef de groupe qui liten premier, et ensuite le passe aux autres membres à tour de rôle donc presque tous les élèves du CM2 ont déjà emprunté un livre. Il y a également des ouvrages pour les élèves de CEP qui sont les bandes dessinées.Pour Jérôme Compaoré, c’est une grande responsabilité pour lui de conduire à bien la vie de la bibliothèque car la suite du projet dépend en totalité de la réussite de la bibliothèque de son école. Et là-dessus, il dit en être conscient car l’inspecteur leur a tout expliqué sur les circonstances de réalisation de la bibliothèque. Il s’agit en effet de son partenariat avec un ami suisse qui a bien voulu réaliser une bibliothèque par son intermédiaire. C’est dire que la suite des relations de notre inspecteur avec ses amis suisse dépend de notre accompagnement. De toute évidence, le directeur de l’école de Pella A reconnait que la bibliothèque est une nécessité dans la mesure où elle amène les enfants à comprendre les contes à travers la lecture et cela enrichit leur vocabulaire et élève leur niveau de français d’une façon générale. Donc avoir des bibliothèques dans d’autres écoles serait plus que profitable pour la CEB de Pella. Pour plus de pérennité à notre bibliothèque, au cas où un livre se détériorait, les parents de l’élève auteur sont appelé à supporter la moitié des frais du livre et l’établissement supporte également une moitié afin que le livre soit remplacé.Mais pour le moment, tous les livres sont intacts.

Pour sa part, M. Amedé Yaméogo, instituteur certifié et titulaire de la classe de CM2 à l’école Pella A dit en être le premier bénéficiaire. Pour lui, la bibliothèque qui a ouvert ses portes cette année, a été la bienvenue, car si l’on regarde au niveau des élèves particulièrement pour la classe du CM2, où les élèves avaient des difficultés en lecture, cela a vite été corrigé. En effet, dit-il, avec l’avènement de la bibliothèque et comme ils s’y intéressent vraiment, nous avons senti vers le deuxième trimestre et jusqu’au troisième trimestre une nette amélioration de leur niveau en lecture.Mieux, leurs capacités rédactionnelles ont été améliorées. Et comme exemple concret, c’est le sujet de rédaction au CEP qui portait sur le conte ; cela a été très profitable pour eux car ils ont bien compris le sujet et chacun a pu faire de son mieux. Entant que titulaire de la classe de CM2, je souhaite le maintien de la bibliothèque, si possible même son élargissement au regard del’engouement des élèves. Il précise que pour l’année scolaire à venir, les élèves du Cours Préparatoire même pourront lire sans l’appui des maitres puisqu’ils s’y intéressent beaucoup, surtout aux bandes dessinées. Quant à l’organisation des élèves pour la lecture, Amedé Yaméogo dit avoir reçu une petite formation au début portant sur la gestion même de la bibliothèque. Toute chose qui lui apermis d’avoir un peu de bagage pour encadrer ses cinquante élèves de la classe de CM2 avec un résultat de 100% au CEP.

Pour cet élève de la classe du CM2 Sebgo Ouampoko, elle dit avoir lu deux livres durant l’année scolaire qu’elle a empruntés à la bibliothèque. Il s’agit des livres de conte qui sont celui de Tiiga et celui de l’Escargot et le singe. Celui-là intitulé « l’escargot et le singe » conte une histoire passionnante. L’œuvre met en scène un escargot et un singe sur une scène de course, un défi que chacun d’eux doit relever. La lecture de cette œuvre de conte m’a été très bénéfique dit-elle, surtout qu’à l’examen du CEP, le sujet de rédaction portait sur un conte. Je m’en suis sorti aisément.

François KABORE
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