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Opposants interdits de voyage : le président Kaboré «regrette et promet que ça ne se reproduira plus»
Publié le vendredi 8 juillet 2016  |  FasoZine
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© Présidence par D.R
Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a rencontré la communauté burkinabè vivant en Arabie Saoudite le mercredi 04 mai 2016 dans la résidence de l’ambassadeur du Burkina Faso auprès du Royaume, Mansa Ountana




L’opposition burkinabè a repris ce jeudi 7 juillet 2016, le chemin du palais présidentiel de Kosyam. Conduite par le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, une délégation est allée échanger avec le chef de l’Etat sur plusieurs sujets d’actualité qu’elle juge préoccupant. Il s’agit notamment de la question des koglwéogo, de la situation sécuritaire, des récentes violences électorales, de la nouvelle Commission constitutionnelle mise en place par le chef de l’Etat pour élaborer le projet de la nouvelle Loi fondamentale du Burkina Faso, etc.


A l’issue de l’audience qui aura duré plus de deux heures d’horloge, l’opposition dit avoir une appréciation « positive » de cette manière de faire du chef de l’Etat. En effet, depuis la dernière audience du CFOP, il a été convenu de tenir deux rencontres au moins par an entre le président Roch Marc Christian Kaboré et le CFOP. Selon Zéphirin Diabré, « cette initiative dénote d’une certaine disponibilité du chef de l’Etat au dialogue et imprime une nouvelle marque de la démocratie burkinabè au-delà des différences et des divergences d’opinions entre majorité et opposition ».

« Si un dialogue entre l’opposition et le chef de l’Etat permet de dégager des pistes permettant de résoudre le quotidien des Burkinabè, c’est un gain pour l’ensemble de la Nation », a laissé entendre M. Diabré. L’opposition dit être disposée à sacrifier à ce rituel tout en formulant le vœu que, chaque fois que cette rencontre a lieu, qu’elle puisse déboucher sur des avancées concrètes concernant la vie du pays.

Comme il n’est pas d’usage que ceux qui ont été reçus donnent les réponses du chef de l’Etat, Zéphirin Diabré s’est contenté de revenir sur les préoccupations que sa délégation a portées à la connaissance du président du Faso. Des préoccupations qui, selon le CFOP, ont été bien entendues par le chef de l’Etat. Voici résumés les points abordés:

Au plan économique

Le Burkina Faso a traversé ces dernières années des crises qui ont impacté sur le dynamisme de son économie. L’opposition politique souhaite que les promesses faites par le chef de l’Etat lors de sa campagne électorale au sujet des projets visant à relever notre économie soient tenues. « La question de la dette intérieure devrait être prise à bras le corps par le gouvernement afin que notre économie puisse respirer et que l’argent puisse circuler», a conseillé Zéphirin Diabré. Aussi, le nouveau plan référentiel de développement en voie d’élaboration est très attendu par l’opposition burkinabè qui souhaite voir ce qu’il apportera de plus et de mieux par rapport à la Stratégie de croissance accélérée pour le développement durable.

Sur l’insécurité galopante

Pour l’opposition politique, la crainte des Burkinabè est de plus en plus grandissante qu’il s’agisse de la libre circulation des personnes et des biens à l’intérieur du pays ou des attaques terroristes. Zéphirin Diabré souhaite voir une évolution tendant à montrer que les forces de sécurité et de défense burkinabè sont dument équipées et formées et qu’elles font des progrès en matière de lutte contre l’insécurité. L’opposition politique estime aussi que c’est à l’Etat dans sa souveraineté, de faire en sorte que les facteurs ayant conduit à la naissance des groupes d’auto-défense Koglwéogos soient éradiqués et que l’autorité de l’Etat soit restaurée.

Les violences électorales et postélectorales

«Notre vie politique a été émaillée de violences qu’on avait pas vu dans notre pays par le passé. Cela n’est pas une bonne image de démocratie que nous avons offert au monde», fait remarquer Zéphirin Diabré. Tout en déplorant cet état de chose, l’opposition interpelle le chef de l’Etat et le gouvernement afin qu’ils prennent toutes les mesures nécessaires et que tous les auteurs de ces actes, soient identifiés, poursuivis, arrêtés et punis conformément à la loi.

La commission constitutionnelle

«Nous avons rappelé les observations de l’opposition au chef de l’Etat et lui avons demandé que ces préoccupations soient prises en compte dans la mise en place et le fonctionnement de ladite commission», s’est contenté de répondre le CFOP.

La justice, incivisme et réconciliation nationale

Au centre des débats sur la justice, se posent les questions de l’indépendance et la célérité de la justice burkinabè par rapport au traitement des dossiers qui sont pendants. L’opposition souhaite avoir une justice burkinabè qui a les moyens de faire son travail, une justice indépendante, qui agit avec célérité et qui explique parfois les décisions qu’elle prend. Sur l’incivisme grandissant, l’opposition demande au chef de l’Etat de faire en sorte que ce phénomène soit éradiqué. L’attention du président du Faso a été également attirée sur la nécessité de prendre à bras le corps la réconciliation des fils et filles du Burkina Faso entre eux et la réparation des dommages causés par les récentes crises qu’a connu le pays.

Opposants interdits de voyage

L’opposition déplore les différentes entraves dont ont été victimes certains leaders de partis de l’opposition lorsque, voulant se rendre à l’étranger, ils ont été débarqués de l’avion et interdits de quitter le territoire national. Sur la question, l’opposition se réjouit de la réponse du chef de l’Etat qui «regrette» cet acte et «promet» que ce genre d’actes ne se reproduira plus. Pour Zéphirin Diabré, peu importe ce qu’on pense de la personne qui est victime, il n’est pas normal que, dans un Etat de droit, on puisse interdire à un citoyen de circuler sans aucun fondement juridique.

Signalons qu’à la suite de l’opposition politique, le mouvement le Balai citoyen est allé présenter son prix Ambassadeur de conscience d’Amnesty reçu le 28 mai 2016, au président du Faso.

Abel Azonhandé


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