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Attaques terroristes au Burkina : 10 suspects arrêtés, 6 autres activement recherchés
Publié le vendredi 1 juillet 2016  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
Le ministre de la Communication, Porte parole du gouvernement entouré du ministre en charge de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré et celui en charge de l`Environnement, Batio Nestor Bassière




Le bilan actuel des enquêtes sur les attaques terroristes semble satisfaisant. En effet, à ce jour, 10 suspects sont aux arrêts et 6 autres sont activement recherchés. L’information a été donnée par le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré. C’était au cours du point de presse du gouvernement co-animé le 30 juin 2016 à Ouagadougou par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou et le ministre de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, Nestor Batio Bassière.

Les actions de recherches, d’investigations et de suivi engagées suite aux attaques terroristes du 15 janvier 2016 à Cappucino et à Splendid Hôtel à Ouagadougou ont déjà porté des fruits. Selon le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, à ce jour, le bilan fait état de 49 interpellations de nationalités diverses dont 3 femmes. Après des investigations poussées, 39 personnes ont été relaxées pour insuffisance de preuves. 10 personnes ont été retenues dont 3 présentent un intérêt particulier pour les enquêtes de Cappucino et de Splendid Hôtel à Ouagadougou, de Grand Bassam en Côte d’Ivoire, de même que pour les attaques d’Oursi en août 2015. A ce jour, 6 individus en lien avec l’attaque de Ouagadougou dont les noms sont connus des services de sécurité sont encore activement recherchés. Selon le ministre Simon Compaoré, la contribution des pays voisins et d’Afrique du Nord a été fortement requise afin de pouvoir mettre la main sur lesdits individus. Indépendamment de ces interpellations, 2 personnes de nationalité burkinabè ont été arrêtées par les Forces de sécurité et déferrées depuis fin 2015. « Ces jeunes, fortement endoctrinés et radicalisés, sont membres d’un groupe de terroristes dont l’objectif est d’installer une « Katiba » (NDLR : un groupe djihadiste) au Burkina », a soutenu le ministre en charge de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré. Et de renchérir que ces jeunes ont été appréhendés avec en leur possession une forte somme d’argent, une ceinture d’explosifs et deux grenades. Selon le Colonel Serge Alain Ouédraogo, Chef d’état-major adjoint de la gendarmerie nationale, ces deux jeunes dont les identités n’ont pas été dévoilées sont âgés d’environ 30 ans. « Ils disent avoir été formés au Niger par des Emirs dont un de leurs patrons spirituels est un Burkinabè, Cheick Ibrahim. Après, ils ont migré à Tombouctou où ils sont restés pendant un bout de temps pour se former davantage. Ils ont participé à beaucoup d’actions djihadistes et mené des attaques contre les soldats de la MINUSMA(…) », a-t-il fait savoir. De ses explications, c’est après cela que les 2 jeunes sont revenus au Burkina, leur terre natale, pour installer leur « kalifa » afin d’appliquer la Charia. Quid des 3 dames interpellées ? Le Colonel Serge Alain Ouédraogo répond : « il y avait une voiture V8 qui a été beaucoup utilisée dans les opérations à la fois à Grand Bassam et à Cappucino et qui servait à transporter les djihadistes mais également le matériel. Le chauffeur principal de ce véhicule a été identifié et c’est sa sœur qui a été interpellée au Burkina. Il n’est pas un Burkinabè. Ce qui veut dire que sa sœur n’est pas Burkinabè également. Pour les autres femmes, il y a une qui est la femme d’un des grands suspects qui ont été interpellés et la sœur de celle-ci a été aussi interpellée ». Et le ministre Simon Compaoré de rappeler que les 49 personnes ont été interpellées au regard d’un certain nombre d’indices et de recoupements d’informations qu’ont eus les enquêteurs par rapport à des personnes qui ont eu des contacts venant de l’extérieur et des personnes sur lesquelles pèsent des soupçons. Embouchant la même trompette, le Colonel Serge Alain Ouédraogo a précisé que ce sont des personnes qui ont apporté des soutiens de toute nature aux suspects, notamment en matière de logement, d’approvisionnement en matériels roulants.

Les questions liées à l’incivisme et aux Koglwéogo occultées

Parlant du cas du Dr Ken Eliot enlevé depuis le 15 janvier dernier à Djibo dans le Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), le ministre Simon Compaoré a laissé entendre que les investigations se poursuivent afin de le libérer des mains de ses ravisseurs. « Nous avons des informations sur une probable localisation de l’endroit où est le Dr Eliot. Mais ce n’est pas sur le territoire burkinabè. Nos moyens sont limités (…). Nous sommes en train de travailler avec des amis de l’extérieur pour vérifier ces informations (…). Les recherches se poursuivent. Nous avons bon espoir que petit à petit, l’étau va se resserrer autour des assaillants », a-t-il soutenu. Et pour une meilleure sécurisation du territoire national, surtout des frontières, il a fait savoir que des négociations sont en cours avec les Nations unies pour un probable retour d’un des bataillons burkinabè en mission au Mali et au Darfour. Contre toute attente, le ministre Simon Compaoré a refusé de répondre aux questions liées à l’incivisme et aux Koglwéogo.

8 millions de plants seront mis en terre en 2016


Le ministre de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, Nestor Batio Bassière, lui a dévoilé les chantiers de son département. Pour la campagne de reforestation de 2016 dont le lancement est prévu à Kaya dans le Centre-Nord à une date non encore connue, il a annoncé que plus de 8 millions de plants seront mis en terre en vue de permettre la création et la restauration de l’éco-système forestier dans les 13 régions. Le thème choisi pour la circonstance est : « Accroître nos superficies forestières pour lutter contre les effets du changement climatique ». Afin de mieux lutter contre l’utilisation des déchets plastiques, il a indiqué qu’environ 2 000 tonnes de déchets plastiques ont été payées auprès des collecteurs à hauteur de plus de 300 millions de F CFA. En rappel, a-t-il poursuivi, le gouvernement de la Transition avait autorisé la création du Projet national de traitement et de valorisation des déchets plastiques en avril 2015 avec un budget total de 5 milliards de F CFA. « Au titre de l’année 2015, ce budget a servi à acheter 2 565 tonnes de déchets plastiques pour une valeur de 320 625 000 F CFA », a-t-il révélé. Pour lui, les activités en perspective portent principalement, entre autres, sur la sécurisation et le déstockage des locaux des services techniques et de l’environnement, la poursuite des acquisitions, l’adoption de textes additionnels d’application de la loi sur les emballages plastiques non biodégradables, les acquisitions de bien et services dont les équipements de tests de biodégradabilité, la construction et l’opérationnalisation des centres de traitement et de valorisation des déchets plastiques. Pour sa part, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou, est revenu sur l’impact de l’insécurité sur l’évolution du tourisme au Burkina. Parlant de cet impact, il a relevé, entre autres, une baisse de 3,9% et 3, 5% respectivement en 2014 et 2015 de l’arrivée des touristes, des pertes directes de plus d’1 milliard de F CFA à la suite des attaques terroristes. Pour redonner au tourisme burkinabè son visage d’antan, il a annoncé l’aménagement et la revalorisation des sites touristiques dans les 13 régions du pays.

Mamouda TANKOANO
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