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Etat de la corruption 2015 : marchés publics, douane et police municipale, le trio de tête
Publié le vendredi 1 juillet 2016  |  Sidwaya
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© L’Express du Faso par Evrard Ouédraogo
Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a tenu sa 15e assemblée générale ordinaire le 30 avril 2015 à Ouagadougou. Photo : Dr Claude Wetta, secrétaire exécutif du REN-LAC




Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a présenté, le jeudi 30 juin 2016, à Ouagadougou, le rapport sur l’état de la corruption au Burkina Faso en 2015. Les marchés publics, la douane et la police municipale restent, comme en 2014, les services les plus corrompus.

Le triumvirat des services les plus corrompus en 2015 au Burkina Faso reste inchangé. Tout comme l’année précédente, les marchés publics, qualifiés de «caverne d’Ali Baba», occupent la 1e place, suivis de la douane et de la police municipale. La Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM), les impôts et la justice arrivent respectivement 4e, 5e et 6e au classement. Deux nouvelles institutions font leur apparition dans le rapport, même si elles sont en queue de peloton : la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO), arrivant en 17e et 18e position. C’est ce qui est ressorti du rapport du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) sur l’état de la corruption, l’année écoulée, au «pays des Hommes intègres». Il a été rendu public, le jeudi 30 juin 2016, à Ouagadougou. Pour la réalisation du rapport, 2 mille personnes de 20 ans et plus ont été interrogées sur tout le territoire national. 87,4% des Burkinabé sur qui ont porté l’enquête reconnaissent que les faits et pratiques de corruption sont «fréquents, voire très fréquents» au Burkina Faso, révèle le document. «Certains agents s’attendent à des rétributions illégales en contrepartie des services demandés», témoigne une enseignante de 48 ans, à Bobo-Dioulasso, selon le rapport. Le document du REN-LAC mentionne également que 13% des personnes interrogées ont avoué avoir fait personnellement une expérience de la corruption, par offre ou réception de rétributions illégales. «Pour 2015, 12% de l’ensemble des enquêtés ont déclaré avoir offert une ou des rétributions illégales afin de bénéficier dans une administration publique d’un service non soumis à paiement», a dit le secrétaire exécutif du REN-LAC, Dr Claude Wetta qui a livré la substance du rapport.

Plus de rigueur des nouvelles autorités

Néanmoins, les enquêtés de 2015 reconnaissent que la corruption a «légèrement baissé» comparativement à 2013 et à 2014. Et ce, grâce à «une nette amélioration» de l’environnement institutionnel et législatif de lutte contre le phénomène, a indiqué Dr Wetta. Il s’agit, entre autres, durant la transition, de l’adoption de la loi portant prévention et répression de la corruption, et de la réforme de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC). Le secrétaire exécutif du REN-LAC a déploré le fait que plus de six mois après leur prise de fonction, les nouvelles autorités ne semblent pas être préoccupées par le phénomène. «Les signaux en matière de gouvernance et de volonté de lutte contre la corruption restent faibles», a souligné le rapport. Le REN-LAC en veut pour preuve les «nominations de personnalités au passé trouble et dont la gestion n’a pas été exemplaire». Le réseau a dit attendre du pouvoir plus de rigueur. Pour venir à bout de la corruption, le rapport du REN-LAC a recommandé la mise en place d’une chaine pénale spéciale pour sanctionner les crimes économiques et l’amélioration du contrôle de la commande publique. Le REN-LAC a aussi exigé l’exclusion définitive des procédures de mise en concurrence des marchés publics, des entreprises déclarées défaillantes ou coupables de fraude fiscale.

Djakaridia SIRIBIE
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