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Attaques de Grand Bassam et Ouagadougou: Dix personnes arrêtées depuis Mai (ministre burkinabè de l’Intérieur)
Publié le jeudi 30 juin 2016  |  AFP
Incendies
© aOuaga.com par Séni Dabo
Incendies de commerces à Ouaga : les éclairages du ministre en charge de la sécurité intérieure
Mardi 1er mars 2016. Ouagadougou. Le ministre de l`Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, a échangé avec des journalistes sur les derniers incendies au marché 14 yaar et le long du mur du ministère en charge de l`environnement




Ouagadougou - Dix personnes ont été arrêtées en lien avec les attaques islamistes de Ouagadougou et de la station balnéaire de Grand Bassam en Côte d’Ivoire, dont trois sont soupçonnées d’être liées à ces deux attentats, a indiqué jeudi le ministre burkinabè de l’Intérieur.

"A ce jour les services de sécurité du Burkina Faso ont interpellé dix personnes dont trois présentent un intérêt particulier pour les attentats de Cappuccino (café principal cible de l’attaque de Ouagadougou), de Grand Bassam, de même que les attaques de Oursi (au nord du Burkina, à la frontière avec le Mali et le Niger) en août 2015", a indiqué lors d’une conférence de presse le ministre Simon Compaoré.

Ces interpellations ont commencé "en mai", a précisé le colonel Serge Alain Ouédraogo, chef d’Etat-major adjoint de la gendarmerie nationale, superviseur principal des enquêtes terroristes.

Les dix personnes faisaient partie d’un groupe de "49 suspects" de "nationalités diverses" interpellés dans le cadre de ces enquêtes. Du lot, 39 ont été relaxées pour "insuffisance" de preuves.

Parmi les personnes interpellées: une femme de "nationalité étrangère" dont le frère servait de chauffeur "principal" d’une voiture V8 "beaucoup utilisée pour les opérations à la fois au Cappuccino et à Grand Bassam et qui servait à transporter les jihadistes mais également du matériel".

Selon le ministre, "six individus" en lien avec l’attaque de Ouagadougou dont les noms sont connus des services de sécurité sont encore "activement recherchés". Parmi eux, figure le chauffeur de la voiture V8.

- Collaboration régionale -

"Des pays amis comme l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger sont des pays avec qui le Burkina Faso travaille... Chacun gère un fichier d’éléments terroristes dangereux et en échangeant, on a fait des recoupements (et trouver) qu’il y a des noms qui se répètent aussi bien en Côte d’Ivoire qu’ici" en lien avec les attaques de Grand Bassam et de Ouagadougou, a souligné le ministre.

Ce recoupement d’informations a permis de remonter la piste de trois personnes soupçonnées d’avoir participé à la fois aux attaques islamistes en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, selon ce responsable.

"On continue d’affiner les recherches mais probablement ça doit être les mêmes éléments" qui ont orchestré les attaques de Ouagadougou et Grand Bassam", a expliqué le ministre, précisant que parmi les trois suspects, "il y en a un qui est parti du Mali, qui a fait le Niger, le Burkina et est remonté en Côte d’Ivoire".

Le Burkina Faso a été touché le 15 janvier par les plus graves attentats jamais perpétrés sur son territoire lorsque trois commandos ont attaqué à Ouagadougou le café-restaurant Cappuccino, le bar Taxi Brousse et les hôtels Splendid et Yibi faisant 30 morts, dont une majorité d’Occidentaux, et 71 blessés.

Trois jihadistes dont les nationalités demeurent inconnues ont été tués lors de l’intervention des forces de l’ordre.

L’attaque en mars de la station balnéaire de Grand Bassam, près d’Abidjan, avait fait 19 morts. C’était la première attaque de ce type perpétrée sur le territoire ivoirien.

- Une milice islamiste? -

Par ailleurs, le ministre a indiqué que deux jeunes "Burkinabè fortement endoctrinés et radicalisés, membres d’un groupe terroriste dont l’objectif était d’installer une katiba (une milice, ndlr) au Burkina Faso ont été arrêtés" fin 2015, donc avant ces attaques. Ils étaient en possession d’une "forte" somme d’argent, d’une ceinture explosive et de grenades, a détaillé le ministre.

"Ils ont été formés au Niger par des émirs dont un de leurs patrons spirituels est un Burkinabè, Cheik Ibrahim. Après ils ont migré à Tombouctou où ils sont restés pour un temps pour continuer leur formation. Ils ont participé à beaucoup d’actions jihadistes contre la Minusma (Mission des Nations unies au Mali)", a précisé le colonel Serge Alain Ouédraogo, principal superviseur des enquêtes terroristes au Burkina.

Quatre autres Burkinabè qui devraient participer à la création d’une katiba au Burkina ont été aussi arrêtés au Mali et devraient être incessamment remis aux autorités burkinabè, selon le ministre.

roh-pgf/gl


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