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Jeûne musulman : Le président du Faso solidaire des déplacés de Bouna
Publié le lundi 27 juin 2016  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Premier jour de jeûne musulman: difficile pour les uns, clément pour les autres




Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur, Alpha Barry a été l’émissaire du président, Roch Kaboré, auprès des déplacés de Bouna, le samedi 25 juin 2016, à Batié, chef-lieu de la province du Noumbiel( région du Sud-Ouest). Il est allé leur remettre des vivres à l’occasion du jeûne musulman.

Il est 12h 57 mn, ce samedi 25 juin 2016, lorsque l’hélicoptère MI 17 de l’armée de l’air atterrit à Batié, chef-lieu de la province du Noumbiel, dans la région du Sud-Ouest. A son bord, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur, Alpha Barry. Il est accueilli à sa descente par le gouverneur du Sud-Ouest, Tagssèba Nitièma et les autres autorités administratives et militaires de la localité. Envoyé du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, Alpha Barry est venu apporter des vivres aux déplacés de Bouna en Côte d’Ivoire, suite au conflit qui les a opposés aux autochtones en mars dernier. Après les formalités d’usage, le ministre est conduit à la maison des jeunes et de la culture de Batié, le site qui abrite les déplacés. Ces derniers, hommes, femmes et enfants, à leur tour, lui réservent un accueil chaleureux. Alpha Barry leur expose l’objet de sa visite. « Je suis venu vous apporter un don du président du Faso à l’occasion du jeûne musulman. Ce don, composé de 170 sacs de riz, 90 cartons de sucre et de 78 bidons d’huile, est destiné à tous les déplacés qui sont sur les sites de Batié et de Kpéré », informe-t-il. Cette visite, ajoute le chef de la diplomatie burkinabè, est aussi une occasion pour eux, d’avoir une pensée pour les 54 morts et les nombreux blessés du conflit communautaire. Il félicite les autorités régionales et provinciales pour les différentes initiatives prises à l’endroit des déplacés. « La reconnaissance du gouvernement va également aux partenaires, ONG et associations qui ont volé au secours de nos compatriotes. Le gouvernement exprime sa gratitude aux populations locales pour l’hospitalité et l’élan de solidarité dont elles ont fait preuve vis-à-vis d’eux », soutient l’émissaire du chef de l’Etat. Ayant appris que seulement 16 enfants sur plus d’une centaine vont à l’école, Alpha Barry saisit l’occasion pour encourager leurs parents à changer de comportement. « L’école est d’une grande importance et les enfants doivent y aller. Vous devez faire de votre mieux pour les y inscrire. Si je suis devant vous aujourd’hui en train de prendre la parole, c’est parce que je suis allé à l’école. C’est un devoir pour vous de scolariser vos enfants », sensibilise-t-il.

Prise de conscience

Tout en leur souhaitant beaucoup de courage dans l’épreuve qu’ils traversent, le ministre en charge des affaires étrangères les exhorte à investir dans leur pays d’origine. Cette situation, poursuit-il, doit être l’occasion d’une prise de conscience pour « vous tourner vers la terre natale pendant que vous êtes à l’étranger ». « Vous ne perdez pas en investissant au Burkina Faso. Vous devez le faire pour assurer l’avenir de vos enfants », argumente M. Barry. Dans la même logique, le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Tagssèba Nitièma souhaite que les déplacés comprennent la nécessité de construire dans leur pays. « Ce n’est pas la première fois que des Burkinabè vivent ce genre de situation à l’étranger. Nous avons eu l’expérience de l’opération bayiri où de nombreux compatriotes ont été rapatriés. Si toutefois de tels évènements doivent survenir, mon vœu est que les déplacés soient accueillis dans leurs propres maisons et non sur des sites d’accueil », énonce-t-il. Il se réjouit de la présence de la délégation ministérielle, toute chose qui traduit la bonne volonté du gouvernement à soutenir les victimes du conflit de Bouna. Aux dires du gouverneur, le site d’accueil de Kpéré, au regard de sa proximité avec la frontière ivoirienne, mérite que l’on y installe un poste de sécurité de police ou de gendarmerie, appuyé d’un détachement militaire.

S’installer au pays

Prenant la parole, le représentant des déplacés, Bounoudji Barry traduit la reconnaissance du groupe au gouvernement pour sa présence à leurs côtés depuis leur arrivée au Burkina Faso. « Nous avons été bien accueillis et nous sommes bien traités. Nous disons infiniment merci à toutes les bonnes volontés qui nous apportent du réconfort au quotidien », déclare-t-il. A l’entendre, les déplacés ne souhaitent plus retourner à Bouna. Notre vœu ardent est, plaide Bounoudji Barry, d’obtenir un terrain pour nous installer et faire venir notre bétail. Une doléance que le ministre en charge des affaires étrangères loue d’autant plus que c’est leur droit de vouloir s’établir dans leur pays. Avant de se rendre sur le site d’accueil des retournés de Bouna, Alpha Barry est passé par la préfecture dont les locaux, sans électricité, sont dans un état de délabrement avancé et le haut-commissariat.

Karim BADOLO
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