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Prise en charge des victimes de violences sexuelles
Publié le jeudi 23 juin 2016  |  Sidwaya




Venue de la région du Centre, une vingtaine de prestataires de soins de santé a bénéficié, les 20 et 21 juin 2016 à Ouagadougou, d’une formation à la prise en charge des violences sexuelles basées sur le genre.

En collaboration avec le Groupe de travail inter-agences sur la santé reproductive lors des crises (IAWG), l’Institut africain de santé publique (IASP) a organisé, les 20 et 21 juin 2016, à Ouagadougou un atelier de formation à la prise en charge clinique des survivants de violences sexuelles en temps de crise. De profils divers (médecins, infirmiers, sages-femmes, attachés de santé, etc.), les participants, au nombre de 25, étaient issus du district sanitaire de Bogodogo et de la direction régionale de la santé du Centre. Selon l’assistant d’enseignement à l’IASP, Dr Tiéba Millogo, les aspects liés à la prise en charge des personnes victimes de violences sexuelles ne sont pas suffisamment développés dans le curricula de formation classique des agents de santé. «C’est pourquoi, un groupe de travail mis en place par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés a souligné la nécessité de développer des modules spécifiques pour les pays en état de crise ou à risque de crise », a-t-il expliqué. Cette problématique, a ajouté le gynécologue-obstétricien, Pr Charlemagne Ouédraogo, a été identifié par ce comité d’experts comme étant une thématique à intégrer dans l’offres de soins. A l’en croire, une première session de formation sur le même thème, a été dispensée en mai dernier à Dori, dans la région du Sahel. L’engouement suscité par ladite formation, a renchéri M. Millogo, a convaincu de la nécessité de continuer ces formations à l’endroit des agents de santé du district sanitaire de Bogodogo. Sur le choix particulier des prestataires de soins de santé de cette zone, Pr Ouédraogo a révélé ceci : «Le centre médical du secteur n°30 est régulièrement sollicité pour des visites médicales sur des personnes victimes de viol». La prise en charge clinique des survivants de violences sexuelles en temps de crise, les droits en santé de la reproduction ont été ainsi les principaux modules disséqués au cours de ces 48 heures de renforcement des capacités. «Nous avons enseigné aux participants comment accueillir et prendre en charge une personne victime de violences sexuelles. En raison de sa situation de vulnérabilité, de son état de survivant, ce type de patient doit bénéficier d’une prise en charge particulière», a informé Pr Ouédraogo.

Une prise
en charge globale

En effet, outre le traitement médical et psychologique, a-t-il poursuivi, un certain nombre de preuves médico-légales doivent être réunies pour permettre à la victime d’ester en justice. De plus, a-t-il dit, après la prise en charge, il faut un suivi avec un certain nombre de conseils afin qu’il y ait une observance rigoureuse au traitement qui sera prescrit, notamment dans la prévention de l’infection à VIH ou les Infections sexuellement transmissibles (IST). Par ailleurs, a-t-il fait remarquer, la loi en santé de la reproduction stipule qu’une femme qui tombe enceinte à la suite d’un viol peut bénéficier de l’avortement légalisée. «Des médicaments simples et disponibles pour le faire existent dans les formations sanitaires. Mais combien d’agents de santé le savent ? », s’est-il interrogé. Pour lui, les agents de santé outillés sur la question doivent désormais être capables de gérer de manière adéquate les personnes victimes de violences sexuelles et pouvoir les relier à d’autres services connexes (action sociale, psychiatrie, forces de défense et de sécurité, justice, etc.). «L’agent de santé doit savoir que son rôle n’est pas seulement de faire une ordonnance. Mais de prendre la victime dans son ensemble et constituer une espèce de passerelle entre le patient et d’autres services compétents », a-t-il soutenu. Cette nouvelle approche, foi du gynécologue-obstétricien Ouédraogo, doit donc accompagner les modules en santé de la reproduction telle la planification familiale, la santé maternelle et infantile. Dans le même ordre d’idées, il a souhaité que la prise en charge clinique des survivants de violences sexuelles basées sur le genre puisse être incluse dans les plans d’action des différents districts sanitaires du Burkina Faso pour les années à venir. De l’avis des participants, à l’instar de la sage-femme Sita Compaoré, la formation a été fort enrichissante. «Nous avons appris qu’il faut accorder la plus grande attention aux victimes de viol et ne pas les recevoir comme des patients ordinaires. Ce sont des personnes déjà traumatisées et qui se sentent marginalisées. Dans l’ensemble, cette formation va nous permettre d’améliorer notre pratique quotidienne pour une meilleure prise en charge des victimes de viol», a-t-elle confié.

Aubin W. NANA
Chantal YOUGBARE
(Stagiaire)
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