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Condamnation de Moise Katumbi : Kabila droit dans ses bottes
Publié le jeudi 23 juin 2016  |  Le Pays
Joseph
© Autre presse par DR
Joseph Kabila, président congolais




Les choses sont allées très vite en RD Congo. En effet, le bras de fer judiciaire qui oppose le candidat déclaré à la présidentielle congolaise, Moïse Katumbi, à un ressortissant grec du nom de Emmanouil Alexandros Stoupis, vient de connaître son épilogue. Déjà placé sous mandat de dépôt par le parquet général de la République, l’ex-gouverneur du Katanga a été condamné à trois ans de prison ferme pour achat illégal d’un immeuble à Lubumbashi. Le Tribunal de paix de Lubumbashi Kamalongo estime que les documents que détient Katumbi portent des signatures de personnes décédées et l’a également condamné à payer une amende de 3 milliards de F CFA pour tous les préjudices qu’il a fait subir à la partie civile. Moïse Katumbi a bon dos. C’est le moins que l’on puisse dire. Car, depuis qu’il a annoncé sa volonté de briguer la magistrature suprême dans son pays, les tuiles ne cessent de lui tomber dessus, comme s’il avait commis un crime de lèse-majesté. Le président Joseph Kabila semble n’avoir pas digéré cet "affront", tant et si bien qu’il donne l’impression d’être déterminé à en finir avec celui-là même qui, hier seulement, était considéré comme l’éminence grise de son régime. Qu’il est donc vrai que la politique a ses raisons que la raison elle-même ignore ! En la matière, il n’y a pas de place pour les sentiments. Car, conscient qu’il ne fait pas le poids devant Katumbi réputé homme d’affaires très adulé des Congolais, Kabila fait feu de tout bois pour l’écarter de la course pour la prochaine présidentielle au cas où celle-ci aura lieu.

A force de trop s’acharner sur une personne, on finit par la rendre sympathique

C’est pourquoi il vole de cabale en cabale, les unes tout aussi fabuleuses et rocambolesques que les autres. C’est à peine si le dictateur congolais ne tire pas sur une ambulance puisque ce procès s’est déroulé au moment même où Katumbi, évacué dans un premier temps en Afrique du Sud, s’est retrouvé par la suite en Europe pour des soins. Certes, il lui a été régulièrement signifié de l’exploit introductif d’instance, mais dans le cas d’espèce, la recherche de la vérité dans un souci de neutralité, commande que la Justice attende le retour de Katumbi, surtout que son évacuation sanitaire à l’étranger a été autorisée par le procureur général de la République. Y avait-il urgence à organiser un tel procès ? Assurément non. A moins que l’on nous démontre, preuves en main, que cette affaire "d’expropriation d’immeuble" pour laquelle il vient d’être condamné, est de loin plus importante que « l’atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat » dont il a été inculpé et attend d’être jugé. En tout cas, Kabila voudrait casser du Katumbi qu’il ne s’y serait pas pris autrement, tant les faits parlent d’eux-mêmes. Toutefois, il doit savoir raison garder. Car, à force de trop s’acharner sur une personne, fût-elle un adversaire politique, on finit par la rendre sympathique, si on n’en fait pas un héros.

B.O
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