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Boureima Tondé, président de l’Association Jeunesse pour le développement du secteur informel du Houet : «Les potentialités naturelles de Bobo ne suffisent pas pour son développement»
Publié le samedi 18 juin 2016  |  aOuaga.com
Boureima
© aOuaga.com par Alexis Omer
Boureima Tondé, président de l’Association Jeunesse pour le développement du secteur informel du Houet




Les 14 et 15 mai 2016 s’est tenu à Bobo-Dioulasso le premier salon pour le développement du secteur informel de la région des Hauts-Bassins. Les organisateurs ont souhaité cette rencontre pour que les acteurs du domaine se parlent et trouvent ensemble les voies et moyens pour accroître leurs affaires. Dans cette interview, le président de l’Association Jeunesse pour le développement du secteur informel du Houet (AJDSI/H), Boureima Tondé dévoile des stratégies pour une relance de cette économie informelle.

aOuaga.com : l’Association Jeunesse pour le développement du secteur informel du Houet veut travailler à l’épanouissement des commerçants. Quelles sont les raisons fondamentales qui ont présidé à la création d’une telle structure ?

Boureima Tondé : Il y a plusieurs raisons. Il faut dire que l’association Jeunesse pour le développement du secteur informel (AJDSI) vise à promouvoir la fraternité, la cohésion et l’entente entre les jeunes exerçant dans le même domaine d’activités. Elle veut aussi développer, entre autres, l’auto-emploi, les activités génératrices de revenus (AGR), la micro- finance. En somme, il s’agit de créer les conditions favorables pour un développement réel du secteur informel dans le sens de progresser vers le formel.

Votre association a porté l’organisation du premier salon pour le développement du secteur informel, les 14 et 15 mai 2016. Une activité dont un des objectifs est de faire ressortir les avantages liés à la formalisation des entreprises. Cela est-il réellement nécessaire pour les acteurs du secteur informel ?

La formalisation confère plusieurs avantages aux acteurs du secteur informel. Au nombre des avantages, nous avons la facilité d’accès au crédit dans les institutions financières, l’accès aux marchés publics de l’Etat. Outre cela, les entreprises formalisées peuvent bénéficier de toutes les formes d’accompagnement qu’offre l’Etat pour le développement du secteur privé.

L’apport du secteur informel n’est plus à démontrer dans l’économie de notre pays mais constitue moins de 2% dans la mobilisation de l’assiette fiscale. Comment expliquez-vous cette situation ?

Effectivement, le constat fait par les services fiscaux montre que le secteur informel, en dépit de son importance dans l’économie, ne contribue qu’à moins de 2% aux recettes fiscales. Cette situation est justement due à l’exercice en dehors de toute comptabilité nationale des entreprises informelles.
Par ailleurs, la mauvaise organisation et la méconnaissance des textes réglementaires de ces acteurs sont un handicap à sa fiscalisation. En d’autres termes, ces entreprises sont méconnues de l’administration fiscale du fait de leur évolution dans l’informel.

Au niveau local, quelles sont les solutions que votre association envisage pour promouvoir ce secteur ?

Au niveau local, nous menons des activités d’information et de sensibilisation au profit des acteurs du secteur. Ces activités visent à faire prendre conscience de la nécessité de la formalisation et des avantages qui y sont liés. Nous aidons nos membres en les accompagnant dans le processus légal.

Le diagnostic est déjà fait. Bobo-Dioulasso, capitale économique de notre pays, est aussi un cimetière d’industries. Où doit-on chercher les solutions de la relance économique de la ville de Sya ?

A mon avis, il faut une volonté réelle des pouvoirs publics pour relancer l’économie de Bobo-Dioulasso. Vous l’avez si bien dit, les potentialités de cette région sont énormes. Les potentialités naturelles dont regorge la ville ne suffisent pas pour son développement. Il faut, j’estime, une réelle volonté politique pour amorcer sa relance économique. Par conséquent, des investissements importants doivent être faits et cela permettra de créer beaucoup d’emplois pourvoyeurs de devises. Toutes choses qui contribueront à la croissance économique de la ville et, partant, de la nation entière.

Vous êtes un jeune opérateur économique et vous avez été élu pour porter les aspirations des commerçants de la région au Conseil Economique et Social. Qu’attendez-vous du secteur que vous représentez et sur quel signe placez-vous ce mandat ?

Permettez-moi tout d’abord de traduire toute ma reconnaissance et mes remerciements à l’ensemble des acteurs de l’économie informelle de la région des Hauts-Bassins et de tout le Burkina Faso pour cette élection. Je suis honoré de porter les aspirations de ce secteur et de défendre sa cause auprès du Conseil Economique et Social(CES).
Durant ce mandat, nous allons faire des propositions pour un véritable développement de ce secteur informel surtout dans son accroissement de potentialités. L’accent sera mis sur la formation des acteurs et la recherche de partenaires techniques et financiers pour l’accompagnement du secteur.

Interview réalisée par Alexis Omer
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