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Lutte contre le terrorisme : A Dakar, les Ulemas font bloc contre l’extrémisme violent
Publié le jeudi 9 juin 2016  |  Sidwaya




Réunie à Dakar au Sénégal la semaine dernière, la ligue des Ulemas, imams et prêcheurs du Sahel s'insurgent contre la montée de l'extrémisme violent dans la région alors que l'Afrique de l'Ouest est de plus en plus la cible d'attentats terroristes.

Venus des huit pays-membres (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria et Tchad) de l'Unité de fusion et de liaison (UFL), un mécanisme sahélien des services de renseignements contre le terrorisme auxquels s'ajoutent ceux de la Côte d'Ivoire, de la Guinée et du Sénégal, pays-observateurs, des Ulemas, prêcheurs et imams élèvent la voix contre la propagation de l'extrémisme violent. Rassemblés à l'occasion du 4e atelier de la Ligue des Ulemas tenue à Dakar, fin mai , ces leaders religieux ont planché sur le thème : "Les valeurs de la convivialité et de la paix dans le lutte contre l'extrémisme violent dans les pays de l'espace sahélo-saharien". La rencontre a réuni plus de 60 religieux, des experts du Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (CAERT) , ceux du Comité des services de renseignements et de sécurité (CISSA) ainsi que des journalistes accrédités auprès de l'UFL. Elle a permis de poser les bases d'une union sacrée contre la radicalisation. "Nous espérons que les résultats de cet atelier permettront aux Ulemas de cerner les contours de l'extrémisme et de jeter les bases d'une veritable synergie d'action afin que les religieux enseignent des valeurs de coexistence pacifique telle que prônée par l'islam", a indiqué le président de la Ligue, Cheick Boureima Abdou Daouda. "Nous, imams sommes décidés à combattre le djihadisme qui prétexte la religion musulmane pour perpétrer la violence", déclare l'imam ivoirien, Cheick Ibrahim Koné

Réponse globale et urgente

Et d'insister auprès de ses confrères en ces termes : "Le mal ne cesse d'étendre ses tentacules dans le monde. Il devient urgent de faire converger les visions afin de l'étouffer dans l'oeuf en nous attaquant aux vraies causes qui nourrissent ce fléau", a renchéri le Nigérien. Pour lui, la solution contre le terrorisme ne peut plus être seulement militaire mais globale. Même son de cloche pour le représentant de l'UFL, Soumana Sidikou, qui plaide pour une réponse collective”. Je voudrais féliciter la Ligue des Ulemas du Sahel (...) qui prend l'initiative d'oeuvrer en faveur du renforcement et de la consolidation de la paix, la médiation, le dialogue interculturel et interreligieux". Et il précise: "L'actualité nous a rappelé que la menace de l'extrémisme violent et du terrorisme évolue quotidiennement et s'étend à de nouveaux espaces. Aucun continent, aucune région et aucun pays n'est à l'abri de ce fléau qui n'a ni religion, ni frontières et pire ne respecte ni les valeurs universelles qui nous unissent et encore moins la sacralité de la vie humaine. La lutte contre ces défis requiert donc une réponse globale, coordonnée et urgente".
Un appel qui sonne comme un avertissement alors que l'Afrique de l'Ouest est en proie aux attaques terroristes. Après Bamako en novembre dernier (22 morts), Ouaga en janvier (30 morts) et Abidjan en mars (19 morts) qui ont subi des attaques perpétrées par le groupe djihadiste Al Mourabitoune dirigé par l'Algérien Moktar BelMoktar, plusieurs sources affirment que la capitale sénégalaise serait la prochaine cible. Interrogé sur la question, le ministre sénégalais de l'Intérieur et de la Sécurité publique qui présidait la cérémonie d'ouverture dudit atelier a botté en touche. Reconnaissant dans son allocution, qu’aucun pays n'est à l'abri des attaques djihadistes, Abdoulaye Daouda Diallo préconise la prévention et la mutualisation des moyens pour lutter contre le terrorisme. Au Sénégal, 90 % de la population pratique un islam soufiste qui prône la paix. "Le dialogue islamo-chrétien est une tradition au Sénégal qui a ancré l'esprit de la tolérance", a-t-il concédé.

Saturnin N. Coulibaly,
de retour de Dakar
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